L’entreprise canadienne confirme une interaction avec des fonds de retraite à propos d’une possible transaction, et ce, dans l’intérêt supérieur de ses actionnaires. Son plus important actionnaire, le régime de retraite des enseignantes et enseignants de l’Ontario, est écarté des discussions, mais évalue néanmoins ses propres options. Entre-temps, l’action grimpe et les spéculations se poursuivent…
Après la parution, au cours des dernières semaines, de rumeurs à propos d’une possible acquisition par des investisseurs ou d’une fusion potentielle avec une autre entreprise canadienne du secteur, Bell Canada Entreprises (BCE) a confirmé qu’elle procédait à l’examen de ses possibilités stratégiques afin « d’améliorer la valeur offerte aux actionnaires. »
L’entreprise, qui semble ressentir une pression de la part de ses actionnaires, a dit qu’elle se guiderait sur « le besoin constant de maximiser la valeur pour les actionnaires de l’entreprise », tout en s’assurant de répondre aux exigences légales et réglementaires.
BCE a indiqué qu’elle avait entamé des discussions avec un consortium de fonds de retraite canadiens et qu’elle évaluait la possibilité de racheter ses actions vendues en bourse pour se transformer en société fermée. Ledit groupe sera dirigé par l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada, la Caisse de dépôt et placement du Québec et l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public. Kohlberg Kravis Roberts & Co. (KKR), le fameux investisseur américain qui a fait l’objet d’une rumeur de transaction d’achat il y a quelques semaines, fait également partie du groupe à titre de partenaire minoritaire.
Incidemment, le Régime de retraite des enseignantes et enseignants de l’Ontario, qui est le plus important actionnaire de BCE et qui faisait partie de la rumeur d’achat avec KKR, ne fait pas partie du consortium. Certains s’attendaient à une colère de la part du fonds ontarien, mais ce dernier s’est dit « encouragé » que BCE ait entrepris un tel processus d’évaluation. Jim Leech, le vice-président principal de Teacher’s Private Capital, s’est réjoui que le processus ne soit pas exclusif, mais a indiqué que le fonds évaluait, lui aussi, ses options, dont la formation d’un « consortium alternatif canadien. »
Entre-temps, les actionnaires de BCE se réjouissent sûrement de la situation, puisque l’action de l’entreprise n’a cessé de grimper en bourse, soit de 31 $ le 20 mars à 40 $ au cours de la journée du 20 avril. BCE, quant à elle, ne doit pas déplorer toute l’attention que les médias portent à son égard.
L’avenir dira si BCE opte pour la vente de ses actions au premier consortium ou à un consortium alternatif, si elle demeure une entité publique ou si elle devient une société privée. Ou encore, alors qu’elle est déjà active dans les provinces de l’Atlantique avec Bell Aliant, BCE pourrait aussi se donner une portée pancanadienne par une fusion avec une concurrente qui est présente dans les marchés de l’Ouest…