MÉRITES DU FRANÇAIS DANS LES TI Dans le cadre de l’édition 2007 de ce concours, Communications TerDor remporte les honneurs dans la catégorie Multimédia interactif – Jeux et ludacticiels, grâce à son coffret « Le Québec au naturel ».
Combien y a-t-il de lacs au Québec? Qu’est-ce que l’astroblème de Charlevoix? D’où vient le smog? De quel paysage le poète Saint-Denys Garneau parlait-il quand il évoquait « ces montagnes qui, comme des vagues bleues, découpent l’horizon de leurs houles »?
Si l’une ces questions pique votre curiosité ou que, tout simplement, vous êtes sensible aux paysages du Québec, à la nature et à l’environnement, filez tout droit à la librairie et procurez-vous le coffret « Le Québec au naturel », composé d’un beau livre et d’un DVD-ROM. Vous découvrirez pourquoi le jury des Mérites du français, et deux fois le jury des Octas, ont primé ce produit multimédia de haute qualité qui marie le savoir et la beauté, la science et les arts.
L’idée de départ, qui a germé en 2002, était ambitieuse : célébrer la beauté et la diversité du paysage québécois, en expliquant ses origines, les marques que les phénomènes naturels et l’occupation humaine y ont laissées, ses influences sur la culture et le mode de vie, et ce, dans une perspective multidisciplinaire.
« La géographie, ce n’est pas seulement l’étude des sols, explique Anik Dorion-Coupal, présidente des Communications TerDor et directrice artistique de la collection Géo-Québec. C’est une science-carrefour qui fait appel à d’autres disciplines : l’histoire, la toponymie, et tout ce qui procède d’une sensibilité à l’égard du territoire. Nous avons voulu mettre en commun ces observations, ces réflexions, celles des scientifiques, mais aussi celles des artistes du Québec qui ont exprimé leur perception de l’espace québécois : ce sont des messagers du territoire. Je pense à un artiste comme René Derouin, qui s’intéresse depuis toujours au territoire, ou encore à Gilles Vigneault, qui est, à sa façon, un grand géographe! » C’est ainsi que les 300 capsules d’information de l’encyclopédie numérique entremêlent explications scientifiques, extraits littéraires, chansons et reproductions d’œuvres visuelles (ce qui a nécessité, au stade de la réalisation, l’acquisition de quelque 1 200 droits d’auteur!).
Production multidisciplinaire
Cette conception multidisciplinaire de la géographie doit beaucoup à Henri Dorion, éminent géographe et ancien président de la Commission de toponymie du Québec, qui a agi comme directeur scientifique de Québec au naturel. « Henri est un érudit qui a la passion du savoir, qui établit sans cesse des références entre les choses, qui met en commun les disciplines, les discours, les regards », dit Anik Dorion-Coupal à propos de son père, qu’elle désigne aussi avec un sourire comme son « compagnon de travail » et son « mentor ». D’autres noms inscrits au générique du DVD-ROM attestent, si besoin était, de la rigueur du contenu. Pour réaliser ce premier titre de la collection Géo-Québec, Anik Dorion-Coupal et le producteur Clément Thériault se sont entourés notamment de Christian Morissonneau, historien-géographe de renom, spécialiste de l’histoire des régions du Québec, et de Jean Provencher, auteur de l’ouvrage « Les quatre saisons dans la vallée du Saint-Laurent ».
Le multimédia – « qu’il faut utiliser avec jugement et raffinement », précise-t-elle – était l’outil tout indiqué pour exprimer cette « pluralité des langages » et, sous la direction technique de Jean-François Champagne, la petite équipe des Communications TerDor en a exploité toutes les possibilités. Le contenu du DVD-ROM se décline ainsi dans de multiples expressions : extraits de vidéos ou de films, chansons, jeux, animations 2D et 3D, narrations, liens Internet, photographies – dont les photos aériennes de Pierre Lahoud, -, le tout enveloppé dans l’écrin d’une musique somptueuse (« une symphonie en trois mouvements », selon l’expression d’Anik Dorion-Coupal), œuvre originale du compositeur Dominic Laprise.
Résolument « multimédia », le coffret Le Québec au naturel comprend également un beau livre de 128 pages. Une autre manifestation de la « pluralité des langages »? Une question de mise en marché, répond la directrice artistique, mais aussi, de confiance dans les vertus du média traditionnel. « Comme éditeur nouveaux médias, on se trouve, sur le plan de la mise en marché et du financement de l’édition, dans une sorte de zone grise, et le multimédia a connu des périodes difficiles. D’autre part, le grand public est toujours attiré par les beaux livres. Un livre a un côté visuel et tactile que les gens apprécient encore : toucher le papier, tourner les pages d’un livre, c’est un plaisir qui va demeurer… »
Dès sa mise en marché à l’automne 2006, Le Québec au naturel a trouvé preneur auprès d’une vaste clientèle : le grand public, mais aussi les enseignants de français (ou d’anglais, car le produit est bilingue), qui s’en servent comme outil d’appoint, les touristes, les entreprises, qui l’offrent en cadeau en guise de carte de visite du Québec. Sur les écrans de la petite entreprise de Saint-Lambert, on travaille déjà à la production du deuxième titre de la collection, qui traitera du « Québec habité » – hommes et bêtes. Des heures de plaisir en perspective…