Le P.D.G. et fondateur d’ASG Software Solutions, Arthur Allen, n’en démord pas. Les entreprises qui misent sur les services d’informatique en nuage devront investir dans leur offre de logiciels pour se différencier de la concurrence.
Ce dernier mise donc en premier lieu sur le logiciel service (SaaS) pour assurer la croissance de l’entreprise qu’il a fondée en 1986 et qui devrait générer un chiffre d’affaires de 400 millions de dollars américains cette année. ASG offre plus de 200 produits et services pour aider ses clients à mieux utiliser leurs infrastructures TI.
M. Allen soutient qu’ASG a comme objectif principal de desservir les 10 000 plus importantes entreprises au monde. Parmi les clients de la société, on retrouve notamment Air France, American Express, Coca-Cola, General Electric, Deutsche Telekom, Merrill Lynch, Toyota, Verizon et Wells Fargo.
« Bien sûr, nous pouvons offrir l’infrastructure service (IaaS). Toutefois, il est difficile d’avoir un avantage concurrentiel de ce côté, puisque tout le monde peut acheter les mêmes équipements. Dans un marché très compétitif, les marges bénéficiaires sont moins attrayantes. C’est le même phénomène pour la plateforme service (PaaS), qui se résume surtout aux solutions de stockage, aux serveurs et à la mémoire », dit-il.
Ce dernier ajoute toutefois que si une entreprise possède un logiciel ou une application que personne d’autre ne peut offrir, il est alors possible d’obtenir des marges bénéficiaires plus alléchantes. C’est pourquoi il sillonne le monde près de six mois par année à la recherche d’applications qui, dit-il, lui donneront une longueur d’avance sur la concurrence.
M. Allen soutient qu’il existe encore un potentiel « incroyable » de consolidation du marché de l’informatique en nuage. Pour le moment, ce dernier estime que ses principaux clients sont les entreprises de télécommunications et d’hébergement de données : « Il s’agit d’utilisateurs précoces qui voient le potentiel du nuage informatique et qui veulent revendre des services en nuage à leur clientèle. À titre comparatif, les secteurs bancaire et manufacturier sont encore à réfléchir s’ils iront ou pas dans cette direction », explique-t-il.
Quel avenir pour l’informatique en nuage?
M. Allen soutient que l’informatique en nuage, dans le fond, existe depuis 30 ou 40 ans, mais a eu différents noms au fil des années. Il croit que le phénomène prend de l’ampleur avec la capacité d’automatiser différentes procédures qui permettent aux entreprises d’économiser.
« L’objectif de l’informatique en nuage est d’automatiser les services TI. C’est un peu comme une usine d’assemblage d’automobiles où il y a de moins en moins d’intervention humaine. Il s’agit de livrer des services TI à la chaîne et à la demande avec les nuages privés, publics et hybrides », dit-il.
Le P.D.G. explique que, par exemple, une entreprise qui possède un système de billetterie pour des événements comme des spectacles ou des films n’a plus besoin, comme par le passé, de bâtir sa propre infrastructure TI, puisqu’il s’agirait d’un gaspillage de ressources. « Avec l’informatique en nuage, il est possible d’avoir une infrastructure très robuste et de l’ajuster automatiquement sur plus ou moins de serveurs en fonction des besoins de la société, toujours selon l’option la plus économe », explique-t-il.
L’enjeu de la sécurité
Arthur Allen est bien conscient que les enjeux de sécurité peuvent rebuter plus d’une entreprise. Il soutient cependant qu’il existe une différence fondamentale entre les nuages publics et privés. « Les entreprises ne devraient pas entreposer de données sensibles dans un nuage public, puisque les employés de la société d’hébergement peuvent y avoir accès. Toutefois, dans un nuage privé, une entreprise peut installer les mêmes logiciels de sécurité et pare-feux que dans un centre de données situé dans ses bureaux. L’avenir est donc aux nuages privés », croit-il.
Dans certains pays, les entreprises doivent toutefois s’assurer de conserver leurs données à l’intérieur des frontières pour se conformer à la loi.
Aucun plan d’entrer en Bourse
Le dirigeant n’a nullement l’intention de lancer son entreprise en Bourse. Il affirme que c’est un différenciateur important pour ASG par rapport à ses compétiteurs plus imposants tels qu’IBM, CA, EMC ou Microsoft. Selon lui, la clientèle aime que la société n’ait pas d’objectifs à court terme et puisse mettre en place des stratégies de développement à plus long terme.
Même en l’absence d’impératifs à court terme, le dirigeant de l’entreprise basée à Naples, en Floride, rêve que le chiffre d’affaires annuel d’ASG dépasse le milliard de dollars américains d’ici quelques années.