Rogers estime que Bell Canada devrait être forcée de se départir de certains actifs si l’acquisition d’Astral Media est approuvée.
« Notre préoccupation est surtout au niveau de la concentration dans les médias anglophones. Dans certains créneaux, Bell Canada passerait au-dessus de la limite de 35 % prévue par la loi », explique Sylvain Roy, président de Rogers Québec, rencontré à l’occasion de la finale de la Coupe Rogers au Stade Uniprix.
Ce dernier précise que Rogers souhaite que Bell soit forcée de se départir de certains canaux spécialisés, de ses activités de télévision sur demande et de postes de radio pour que la transaction soit approuvée.
Rogers, qui fait équipe avec Bell pour l’achat de Maple Leafs Sports and Entertainment (MLSE) est donc plus modérée dans ses propos que Telus, Québecor, Cogeco Câble et EastLink, qui demandent au CRTC et au Bureau de la concurrence de bloquer la transaction.
L’entrevue a également été une occasion de passer en revue différentes décisions de Rogers annoncées au cours des derniers mois et d’en dresser un bilan. Sylvain Roy a abordé d’autres sujets, dont l’agrandissement de la zone LTE à Montréal, qui couvre dorénavant plus de trois millions de personnes.
Sans dévoiler de chiffres, M. Roy estime que l’adoption est bonne et que l’émergence de la technologie passera autant par le marché affaires que par celui des particuliers. « Lorsqu’une nouvelle technologie arrive, il faut un certain temps avant qu’elle connaisse du succès. Les réseaux arrivent en premier et les appareils suivent. Nous commençons à avoir un bon écosystème avec sept appareils LTE. Nous nous attendons à ce que d’ici la fin de l’année, les téléphones les plus vendus soient équipés de cette technologie », dit-il.
Le dirigeant de Rogers Québec soutient que le visionnement de vidéos consomme beaucoup de bande passante et que la LTE donne une meilleure expérience client que les autres technologies actuellement disponibles.
Stratégie M2M
En juillet, Rogers s’est joint à une coalition internationale regroupant six autres fournisseurs afin de créer une plateforme de communications mobiles de type machine à machine (M2M).
« Pour chaque connexion sans fil au Québec, il y a environ 10 ou 20 connexions machine à machine. Par exemple, dans les dépanneurs, la vaste majorité de la clientèle paie avec du plastique. Un réseau qui tombe en panne peut donc entraîner des pertes financières énormes pour ces commerces. Les connexions M2M deviennent alors importantes, car elles permettent une redondance des réseaux sans fil qui est très pertinente pour nos clients », dit-il.
Fermeture de Branchez-Vous, une décision difficile
De l’aveu de Sylvain Roy, la décision de Rogers de procéder à la fermeture de huit sites Internet, dont le portail Branchez-Vous, a été très difficile à prendre, même si la société ne voyait pas comment intégrer les sites Internet à sa stratégie de production de contenus multiplateformes. « On ne voyait pas l’opportunité de relier ces sites à d’autres plateformes ou encore de les rendre multiplateformes. C’est pour cette raison que nous avons préféré fermer ces sites et réinvestir les montants ainsi épargnés dans d’autres propriétés où on avait l’opportunité d’avoir du contenu multiplateformes, notamment chez Sportsnet, dans les stations de radio ou dans les magazines », explique-t-il.
Sylvain Roy n’a pas voulu commenter le dossier des enchères à venir dans la bande 700 MHz, disant que les règles finales n’avaient pas encore été officiellement approuvées. Rogers souhaite des enchères libres de toute contrainte, alors qu’Industrie Canada a recommandé que chaque entreprise ne puisse acheter plus qu’un bloc de 10 MHz.