À compter de l’an prochain, les Canadiens travaillant pour la fonction publique fédérale devront passer au moins deux ou trois jours par semaine au bureau, a annoncé jeudi la présidente du Conseil du Trésor, Mona Fortier.
Mme Fortier a déclaré que le nouveau « modèle de travail hybride » garantira que les employés retournent au bureau entre 40 et 60% de leur horaire de travail régulier.
L’annonce a également noté que depuis que les restrictions liées à la pandémie ont commencé à être levées, une partie des 335 000 employés du gouvernement fédéral du Canada sont déjà retournés travailler sur place quelques jours par semaine.
« La création d’un nouveau modèle de travail nécessite un apprentissage et une évolution. Cette nouvelle approche consiste à affiner la manière dont l’hybride est appliqué », a écrit le gouvernement dans son annonce. « Les ministères et organismes ont fait des expériences pour voir comment un modèle de travail hybride peut mieux soutenir nos mandats, et beaucoup ont déjà introduit des modèles similaires à l’orientation fournie. Au cours de ce processus, nous avons constaté le besoin de cohérence dans la manière dont le travail hybride est appliqué dans toutes les organisations. Pour assurer la cohérence pour nos employés et pour ceux qu’ils servent, nous introduisons un modèle de travail hybride commun ».
Un message sur le site Web du gouvernement du Canada précise que le nouveau modèle s’appliquera à l’ensemble de l’administration publique centrale. Il a également « fortement recommandé » que d’autres agences adoptent une stratégie similaire.
Pour permettre aux ministères et aux employés de passer en douceur à un modèle hybride commun, une introduction progressive débutera le 16 janvier prochain, avec une mise en œuvre complète d’ici la fin mars.
Le gouvernement a précisé certaines exceptions possibles à ce modèle, y compris les employés qui ont été embauchés pour travailler à distance avant le 16 mars 2020. Cela permettrait également aux fonctionnaires autochtones dont l’emplacement est essentiel à leur identité de travailler à partir de leurs communautés. Les employés qui, avec la permission de leur sous-ministre adjoint, travaillent à distance à 125 km ou plus de leur lieu de travail désigné constituent une autre exception.
Cependant, une déclaration de l’Alliance de la Fonction publique du Canada (AFPC) a indiqué qu’elle n’était pas en faveur de cette décision.
« La décision du gouvernement n’a pas à cœur l’intérêt des travailleurs et est complètement en contradiction avec la direction que le gouvernement a prise pour le travail à distance », note le communiqué. « Il est inacceptable que juste avant les vacances, les travailleurs se bousculent pour prendre de nouvelles dispositions pour la garde des enfants, le transport et éventuellement la relocalisation s’ils ont été embauchés à distance et qu’on leur demande maintenant de venir au bureau. »
Le syndicat a ajouté qu’il demandait au gouvernement de « mettre fin » à son plan, ajoutant que les travailleurs de la fonction publique fédérale avaient prouvé qu’ils pouvaient fournir les services dont dépendent les Canadiens, que ce soit en travaillant à distance ou au bureau.
Un article de Global News a également rapporté que le syndicat aurait fait valoir que tout retour au travail prévu devrait faire partie des discussions de négociation collective.
« Le télétravail est un enjeu clé à la table de négociation pour les 165 000 travailleuses et travailleurs fédéraux de l’AFPC dans cette ronde de négociations, et modifier unilatéralement les conditions d’emploi de nos membres pendant les négociations est une violation flagrante des droits de négociation collective des travailleuses et travailleurs », a déclaré l’AFPC.
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.