Le chef de la direction de Rogers, Tony Staffieri, et son nouveau directeur de la technologie, Ron McKenzie, ont comparu devant le Comité permanent de l’industrie et de la technologie de la Chambre des communes le 25 juillet pour fournir des détails sur la panne du réseau national de l’entreprise le 8 juillet. Au cours de la discussion, des députés ont interrogé les deux dirigeants sur les engagements pris par l’entreprise pour éviter que cela ne se reproduise.
Bien que le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) ait déterminé qu’il s’agissait d’un problème technique, la discussion entre Rogers, les députés, les régulateurs et d’autres témoins lundi dernier a finalement porté sur la concurrence. Plusieurs participants ont soulevé des inquiétudes quant à la santé de la concurrence dans le secteur des télécommunications au Canada et se sont demandé si le fait d’avoir plus de fournisseurs aurait contenu l’ampleur de la panne.
Dans une entrevue, Todd Hofley, vice-président des politiques et des communications chez Beanfield Metroconnect, un fournisseur d’accès à l’Internet (FAI) de Toronto qui cible les immeubles à logements multiples, a déclaré à nos collègues de IT World Canada que la concurrence peut en effet renforcer la résilience.
« Lorsque vous n’avez pas autant d’entreprises et de citoyens qui dépendent d’un seul ou d’une poignée de grands fournisseurs et lorsque les besoins en télécommunications sont répartis sur un terrain de jeu concurrentiel avec un certain nombre de réseaux différents, le danger et le risque pour l’ensemble des télécommunications d’une nation, d’une région ou même d’un bâtiment est évidemment moindre », a-t-il déclaré.
Pendant plus de 14 heures le 8 juillet, des millions de Canadiens à travers le pays se sont retrouvés sans connectivité lorsque les services mobiles et Internet de Rogers ont subi une interruption complète. En plus d’avoir un impact sur la main-d’œuvre à distance, cela a également interrompu les paiements Interac et a même gêné les services d’urgence 911. Les employés de Rogers ont dû rechercher une connectivité ailleurs pour restaurer leur propre réseau.
Pour les entreprises, la panne a été un signal d’alarme pour repenser leurs plans de résilience. La solution la plus directe consiste à s’abonner à un deuxième fournisseur en tant que solution de secours, mais les petites entreprises peuvent avoir du mal à adapter le coût à leurs budgets serrés. Hofley a déclaré que la concurrence peut aider.
« Avec une concurrence accrue, vous auriez des prix beaucoup plus bas, ce qui signifierait qu’au lieu de n’avoir qu’un seul fournisseur, l’entreprise pourrait être en mesure de dépenser une petite fraction de plus et d’avoir en fait un système de relève en place afin que si leur premier fournisseur tombait en panne, ils pourraient immédiatement basculer. Mais ces deux services seraient disponibles à un coût beaucoup moins cher pour l’entreprise », a-t-il expliqué.
Mais comme l’événement l’a mis en évidence, le problème va au-delà de la simple relève. Lorsque le réseau de Rogers est tombé en panne, ses clients ont inondé les réseaux de Bell et de Telus, provoquant des ralentissements de service. Lors de l’audience, Rogers a admis qu’aucun fournisseur ne peut gérer l’augmentation soudaine du trafic. Ainsi, même si les entreprises avaient un fournisseur redondant en place, elles peuvent néanmoins subir des interruptions.
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois