Dans un de ses derniers discours publics avant la fin de son mandat la semaine prochaine, le commissaire fédéral à la protection de la vie privée (CPVP) a de nouveau exhorté le Parlement à faire de la vie privée un droit exécutoire pour tous les Canadiens.
Daniel Therrien, qui a siégé pendant huit ans, a fait cette présentation cette semaine dans une allocution au symposium annuel canadien sur la protection de la vie privée de l’Association internationale des professionnels de la protection de la vie privée (AIPP) à Toronto.
Il a également profité de l’occasion pour critiquer la Loi sur la protection de la vie privée des consommateurs (C-11) abandonnée par le gouvernement libéral comme étant trop favorable aux entreprises et les entreprises soudes aux inquiétudes du public concernant l’érosion de la vie privée.
Therrien s’est plaint du manque d’apport au CPVP au fil des ans lors des consultations avec les entreprises. « Quand nous ne trouvons que le silence lorsque nous essayons de comprendre une certaine réalité commerciale, personne ne gagne », a-t-il déclaré. « De même, lorsque nous recevons des commentaires clairement biaisés et incomplets, nous pouvons leur donner moins de poids. »
Le CPVP et le gouvernement reconnaissent que le public n’a pas confiance dans le respect de ses droits à la vie privée, a-t-il dit, mais « les intervenants de l’industrie demandent : où sont les preuves d’un problème ? »
« La réticence de nombreux intervenants de l’industrie canadienne à reconnaître que les problèmes sont tout sauf marginaux n’est pas propice à la recherche de solutions équilibrées qui inspirent la confiance tout en favorisant le commerce. »
Son discours intervient alors que le gouvernement a promis d’essayer à nouveau de mettre à jour la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE) après avoir échoué à adopter une nouvelle loi lors de la dernière session du Parlement. Ce projet de loi découlait en partie des critiques de Therrien selon lesquelles le projet de loi sur la protection de la vie privée des consommateurs comportait des lacunes majeures, notamment le fait de ne pas indiquer clairement que la vie privée est un droit fondamental.
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Traduction et adaptation française par Renaud Larue-Langlois