L’entreprise montréalaise obtient une ordonnance initiale des tribunaux pour procéder à une restructuration.
L’entreprise Komunik de Montréal, qui développe et commercialise des solutions de gestion des ressources en communications, notamment pour l’impression, la gestion documentaire et le marketing relationnel, est dans une fâcheuse position. Le 18 novembre, l’entreprise a obtenu de la Cour supérieure du Québec une ordonnance qui lui octroie une protection contre ses créanciers, afin de pouvoir procéder à une restructuration.
Cette décision survient quelques jours après l’expiration d’une période supplémentaire de grâce qui avait été accordée à la mi-octobre par son prêteur principal, qui avait été annoncée dans un communiqué contenu dans le site Web de dépôt de documents financiers SEDAR.
Un accord initial d’abstention du respect d’obligations de remboursement avait été établi le 15 août 2008 afin de retarder d’un mois le remboursement de facilité de crédit. Dans les deux cas, Komunik avait fait état de discussions avec des prêteurs alternatifs, mais tout porte à croire que ces tractations n’ont pas donné les résultats escomptés.
Résultats financiers difficiles
Les derniers résultats financiers qui avaient été dévoilés, soit ceux du premier trimestre de l’exercice financier 2009 qui avait pris fin le 31 juillet 2008, avaient fait état de revenus de 22,5 millions $, en hausse d’environ 50 % d’année en année, mais n’avait pas précisé l’obtention d’un bénéfice net.
C’est à la consultation du rapport financier déposé sur le site SEDAR qu’une perte nette de 1,7 million $ pour ce trimestre avait été constatée.
L’année financière 2008 s’était soldée par des revenus de plus de 95 millions $, contre 8,1 millions $ l’année précédente, à la suite de l’acquisition de Groupe Datamark en juin 2007. Toutefois, l’exercice 2008 s’était conclu par une perte nette de 6,2 millions $, alors qu’un bénéfice net de 475 556 $ avait été obtenu au terme de l’année financière 2007.
Peu après la fin de l’année financière, soit en mai 2008, Komunik avait aboli 50 emplois en réduisant sa capacité de production de 8 % dans deux usines d’impression déficitaires.
Rappelons que Komunik exploite trois filiales qui ont été créées au terme de l’acquisition de Datamark, soit Datamark qui offre des services d’impression, Konversation, qui oeuvre en marketing relationnel, et Intramedia, qui est spécialisée en services-conseils liés à l’impression.
Coûteuse acquisition?
L’observation de données financières trimestrielles de Komunik et Datamark permet de constater que les revenus de l’entité acquise étaient grandement supérieurs à ceux de l’acquéreur. On remarque que Datamark avait présenté une perte nette après avoir vu son bénéfice net fondre graduellement au cours des trimestres des dernières années, partiellement en raison du déclin des impressions de billets d’avion carbonés, qui était l’une des spécialités de l’entreprise.
Par ailleurs, une observation sommaire de résultats financiers historiques laisse présager que Komunik a commencé à afficher des pertes nettes à la suite de l’acquisition de Datamark. Notons que Komunik a acquis Datamark par l’émission d’actions et non par le versement d’un montant d’argent. Est-ce possible que la bouchée ait été trop grosse à avaler pour Komunik?
À suivre…
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.
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