Le dirigeant du développeur de jeux vidéo A2M présidera le conseil d’administration de l’organisme de représentation de la communauté d’affaires métropolitaine durant la prochaine année. Il désire notamment recourir aux technologies pour améliorer les interactions avec et entre les membres de l’association.
Le président, producteur exécutif et fondateur de Artificial Mind and Movement, qui siégeait déjà sur le conseil d’administration de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain depuis quelques années, a entamé il y a quelques jours un mandat d’une année à la tête du groupe de personnes qui sont responsables de la gestion de l’organisme. Deux ans à l’avance, un comité de nomination nomme les personnes qui assumeront consécutivement les fonctions de vice-président et de président du conseil pour une année.
En entrevue, M. Racine estime que sa sélection par les pairs permettra à l’organisation de bénéficier d’une vision d’entrepreneuriat, en fonction d’une rotation de la provenance des élus au fil des années.
« Il y a autour de la table [du conseil d’administration] d’une chambre de commerce des recteurs, des présidents de grandes entreprises, des professionnels de tout genre et des entrepreneurs. Cela faisait quelques années qu’il n’y avait pas eu d’entrepreneur comme président du conseil à la Chambre. J’étais probablement l’entrepreneur qu’ils ont aimé… », indique-t-il.
Il s’agit de la première nomination d’un entrepreneur du secteur du jeu vidéo à la tête du conseil d’administration de cette chambre de commerce. Toutefois, M. Racine ne pense pas que la nomination d’un entrepreneur provenant de ce secteur pour occuper ce poste apportera une dynamique de représentation différente au niveau d’autres secteurs économiques. Il reconnaît néanmoins qu’il est un entrepreneur de la nouvelle économie, alors que l’industrie du jeu vidéo est relativement jeune et ne démontre un côté ‘sérieux et organisé’ que depuis quinze ans, et ce, bien que les jeux vidéo existent depuis trente ans.
D’ailleurs, il reconnaît que la perception des autres secteurs envers l’industrie du jeu vidéo a grandement changé au cours des dernières années. « Quand j’ai commencé, on n’était pas cent à oeuvrer dans le jeu vidéo, alors que nous sommes maintenant 5 000, souligne-t-il. C’est une industrie différente. C’est beaucoup plus rare, mais il y en a encore qui regardent [l’industrie d’une drôle de façon].
« Souvent, le sérieux d’une industrie vient lorsqu’on regarde le coût, et c’est souvent là que les gens sont impressionnés par les chiffres. Quand on dit que ça coûte cinq ou dix millions de dollars pour faire un jeu, les gens disent ‘Wow! C’est tout un investissement’ », soutient-il.
Défi technologique
À propos des défis qui attendent les entreprises de l’économie montréalaise au cours de son mandat, M. Racine ne peut en identifier qui sont particuliers aux industries du jeu vidéo et des technologies de l’information et des communications (TIC). Il considère que le ralentissement économique sera un défi à gérer pour les entreprises et que la Chambre de commerce oeuvrera à informer les entreprises et à faire des pressions auprès du gouvernement pour qu’il les aide à performer dans un contexte difficile.
Il explique qu’une chambre de commerce a deux vocations, dont la première est d’émettre des opinions au nom des entreprises auprès des divers paliers de gouvernements pour “faire avancer la société”. Il donne l’exemple de l’implication de l’organisme dans le financement à court terme des universités qui forment les futurs travailleurs, ce qui aura des impacts importants à moyen terme pour les entreprises.
Quant à l’autre vocation, qui est d’éduquer et de renseigner les entreprises membres, M. Racine envisage son mandat avec intérêt en matière d’utilisation accrue des TIC pour soutenir la communication de l’organisme avec ses membres, mais aussi pour soutenir l’interaction entre les membres.
« Une chambre de commerce n’est pas un leader en technologie et ce genre d’organisme à but non lucratif n’est souvent pas un utilisateur de dernier cri, concède-t-il. C’est sûr qu’il y a toujours place à l’amélioration dans la communication avec les membres. Mais cela s’est beaucoup amélioré au cours des dernières années, alors que la Chambre n’utilise presque plus de papier et que les transactions se font beaucoup via Internet. »
« La communication entre les membres, avec des blogues ou d’autres réseaux, est à améliorer. Je ne pense pas qu’on va remplacer d’autres genres de réseaux, mais la chambre va y travailler dans la prochaine année – c’est un de mes petits dadas. »
« D’ailleurs, j’ai fait une recherche et il n’y a pas de groupe de la chambre de commerce sur des réseaux comme LinkedIn ou Plaxo. Ça va prendre quelqu’un pour instiguer [de telles initiatives], et je pense que c’est le rôle des gens de la Chambre [de commerce] », avance-t-il.
Auparavant, le premier mandat de M. Racine a trait à la succession d’Isabelle Hudon, la présidente-directrice générale sortante, avant le mois de janvier prochain.
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.