Cette semaine s’amorce la deuxième édition de la campagne de sensibilisation sur la sécurité de l’information et la protection des renseignements personnels qui parcourra tout le Québec au cours des trois prochaines semaines.
Du 27 octobre au 15 novembre 2008, la sécurité informatique sera à l’honneur au Québec, alors que s’amorce la deuxième édition de la campagne de sensibilisation sur la sécurité de l’information et la protection des renseignements personnels. Réalisée en partenariat avec l’Institut de sécurité de l’information du Québec (ISIQ), qui fournit diverses ressources, incluant l’accès à des spécialistes, en plus d’héberger le site http://monidentite.isiq.ca/ de la campagne, cette dernière vise à sensibiliser les internautes aux bonnes pratiques à adopter lorsqu’ils naviguent ou transigent sur Internet.
Les diverses activités qui composent la campagne, dont une tournée dans dix villes québécoises, sont articulées cette année autour du thème « Je protège mon identité sur Internet ». Ce thème a été choisi à cause du nombre croissant de vols d’identité qui ont lieu sur Internet. Ce crime, qui consiste à voler divers renseignements personnels, dont les numéros de compte bancaire, de carte de crédit, de carte de débit, d’assurance sociale, etc., permettant à un tiers de se faire passer pour un autre et ainsi poser certaines actions sur Internet, est en fait le crime numéro un sur Internet.
Sans pouvoir fournir de données statistiques précises, le directeur général de l’ISIQ et vice-président du Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM), Christian Martin, croit, en se basant sur un sondage mené lors de la campagne précédente, que c’est près d’un internaute québécois sur deux qui a été la cible d’une tentative de vol d’identité sur Internet, alors que 5 % ont été pris au piège et qu’un internaute sur cinq connaît l’organisation sous le couvert de laquelle le crime est perpétré. La popularité accrue dont bénéficie ce crime s’explique parce qu’il est très lucratif, une identité volée ayant une valeur monétaire intéressante dans certains milieux illicites.
Au cours des trois prochaines semaines, diverses activités de sensibilisation menées par une équipe d’animateurs et d’experts de l’ISIQ, avec l’appui de Services Québec, se dérouleront dans chacune des dix villes de la tournée, soit Montréal, Gatineau, Laval, Saint-Bruno, Chicoutimi, Rimouski, Lévis, Saint-Georges-de-Beauce, Sherbrooke et Québec.
monidentite.isiq.ca
Un élément central de la campagne, monidentite.isiq.ca proposent, en plus d’un concours permettant de gagner un ordinateur portable sur cinq, diverses ressources d’information et de référence permettant à l’internaute d’adopter un comportement plus sécuritaire, dont un code de conduite en dix points téléchargeable. En tête de ces dix points figure la nécessité – maintes fois rappelée – d’avoir les dernières versions des logiciels antivirus et de pare-feu installées sur son ordinateur. Mais au-delà de cette liste, et même si l’internaute a confiance aux dispositifs de sécurité mis en place par l’organisation avec laquelle il transige sur Internet, il doit garder à l’esprit qu’il a une part de responsabilité dans la protection de ses renseignements personnels et de faire en sorte de les protéger à l’extérieur de ce site, en tout temps.
La responsabilité de tous
« La sécurité n’est pas juste la responsabilité du gouvernement », de dire Pierre Arcand, député de Mont-Royal et adjoint parlementaire à la ministre des Finances et à la présidente du Conseil du trésor, en référence au portail du gouvernement du Québec. « Les utilisateurs doivent aussi faire leur part. Les gens ne mettent pas toujours à jour leurs logiciels de sécurité et ils vont donner sans discernement leurs renseignements personnels sur des sites de réseautage, tels que Facebook. »
« Quand un internaute est témoin d’une tentative frauduleuse, telle une offre d’investissement illégale dans un paradis fiscal, il doit aussi la dénoncer à l’Autorité des marchés financiers, ajoute Anne-Marie Poitras, surintendante de l’assistance à la clientèle et de l’indemnisation, à l’Autorité des marchés financiers. Ça fait partie aussi de ses responsabilités. Or, c’est à peine 17 % des gens qui sont témoins d’une telle tentative qui les dénoncent, malgré que c’est un service gratuit. »
L’Autorité des marchés financiers fait partie, avec Desjardins, TELUS Québec et Future Shop, des quatre partenaires gouverneurs de la campagne, dont la mise sur pied bénéficie de l’appui financier de treize organisations publiques et privées. Pour mener à terme ses activités, la campagne dispose d’un budget de 468 000 $. La moitié de cette somme provient de ses partenaires, dont l’apport n’est pas que financier, dans la mesure où ils vont participer de diverses autres manières à l’objectif de sensibilisation de la campagne. Par exemple, Future Shop va diffuser des messages en ce sens sur son site, dans ses magasins et dans ses circulaires hebdomadaires.
« Appliquer les bonnes règles de conduite, c’est la clé de notre cybertranquillité d’esprit », de conclure Karen Radford, vice-présidente exécutive et présidente de TELUS Québec.
Exclusif: suivez la campagne de sensibilisation en lisant les billets de Jacques Viau, directeur de l’ISIQ et blogueur invité sur l’observateur.
Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.