Les salaires dans le secteur des TIC ont augmenté en moyenne de 6,3 % au Québec en 2008 par rapport à 2006 et devraient augmenter de 3 % en 2009 par rapport à 2008, selon TechnoCompétences.
TechnoCompétences, le Comité sectoriel de main-d’œuvre en technologies de l’information et des communications (TIC), a rendu publics les résultats de son enquête salariale 2008 pour les professions du secteur québécois des TIC. TechnoCompétences a pour mandat de soutenir et de promouvoir le développement de la main-d’oeuvre et de l’emploi dans le secteur des TIC en concertation avec les partenaires de l’industrie.
Entre 6 % et 8 %
L’enquête de TechnoCompétences souligne une augmentation médiane de l’ordre de 6 % à 8 % entre 2006 et 2008, ce qui correspond, estiment les auteurs de l’étude, aux augmentations du marché en général, qui est de 6,3 % pour la même période. Ces derniers ne sont pas étonnés par cette augmentation qui reflète bien la situation de pénurie de main-d’oeuvre qui affecte plusieurs secteurs de l’économie actuellement.
L’enquête a été réalisée par le Groupe-conseil Aon, une entreprise mondiale présente dans 120 pays et dont le siège social est situé à Chicago. Aon fournit des services de gestion des risques et de courtage d’assurances, de courtage de réassurance et de conseil en capital humain. Aux fins de l’enquête, qui a permis de documenter 35 postes repères spécialisés en TI, 143 entreprises employant au total 6 350 personnes ont été consultées.
L’enquête souligne, entre autres, des différences régionales. Ainsi, un même profil d’emploi peut être mieux rémunéré dans une région que dans une autre. Par exemple, le salaire de base réel d’un analyste-programmeur intermédiaire passe d’une moyenne de 47 900 $ à Québec à 57 600 $ à Montréal, alors que dans les autres régions du Québec, il est de 47 200 $, en moyenne. Pour l’ensemble du Québec, le salaire est de 53 900 $ en moyenne, ce qui représente une hausse appréciable de 9 % par rapport à 2006. Cela étant dit, le salaire n’est pas toujours plus élevé à Montréal qu’à Québec, tout dépendant du profil d’emploi; c’est notamment le cas du spécialiste de service d’assistance intermédiaire, pour lequel le salaire est plus élevé à Québec qu’à Montréal, soit 41 600 $ versus 40 100 $.
Différences sectorielles
L’enquête a également mis en lumière des différences sectorielles, dans la mesure où un même profil d’emploi est mieux rémunéré dans un secteur d’activité que dans un autre. Par exemple, le salaire réel moyen d’un analyste-programmeur principal est de 68 900 $ dans le secteur des éditeurs de logiciel alors qu’il s’élève à 59 000 $ pour le secteur du multimédia, la moyenne étant de 65 500 $, en hausse de 7,5 % par rapport à 2006.
Aussi, les grandes entreprises ne paient pas nécessairement mieux que les plus petites pour un même profil d’emploi. Par exemple, un analyste des systèmes de gestion intermédiaire obtient en moyenne 55 800 $ dans une entreprise comptant 100 employés et plus et 61 700 $ dans une entreprise de moins de 50 employés. Cela étant dit, les grandes entreprises proposent généralement un meilleur salaire. C’est notamment le cas du directeur développement – R&D (VP, chef) qui obtient 110 000 $ dans les entreprises de plus de 100 employés et 101 600 $, dans celles de 50 à 99 employés.
À raison d’un salaire médian de 97 600 $, tous secteurs et régions confondus, c’est d’ailleurs ce dernier qui trône au sommet de l’échelle salariale, suivi du directeur du marketing (86 200 $) et du directeur principal des ventes (81 900 $). On trouve à l’autre extrémité de l’échelle salariale l’infographiste qui doit se contenter d’un maigre 37 200 $ et est précédé par l’artiste 2D (37 500 $).
Prévisions pour 2009
TechnoCompétences a aussi dévoilé ses prévisions salariales pour 2009, lesquelles ont été également établies en partenariat avec la firme Aon. L’organisation s’attend à ce que le budget salarial dans le secteur des TI augmente de 3 % l’an prochain au Québec, soit un demi-point de pourcentage moins qu’en 2008. Les prévisions pour l’ensemble du Canada sont sensiblement les mêmes, tout comme la différence d’année en année. En outre, la situation spécifique dans le secteur des TI suit la même tendance que celle pour l’ensemble de l’économie dont l’augmentation prévue pour 2009 est de 3,2 %.
« Les résultats de ce sondage ont été récoltés au mois d’août. Sachant qu’il y a eu d’énormes changements du côté de la situation économique actuelle, les résultats doivent être pris avec une certaine réserve. De plus, dans un contexte d’instabilité économique, la prudence est de mise, et l’on ne doit pas sacrifier la rémunération étant donné les besoins d’attirer, de retenir et de mobiliser des ressources compétentes, les programmes de gestion de la performance, de rémunération selon le rendement et de développement des compétences vont devenir un enjeu », précise Stéphane Paré, conseiller principal en rémunération chez Aon Conseil, en référence à l’insuffisance de la relève dans le secteur, alors que le quart des organisations québécoises connaissent une problématique d’attraction et de rétention en ce sens.
La prochaine enquête salariale parrainée par TechnoCompétences sera réalisée en 2010.