Visant à simplifier les tâches des administrateurs de systèmes dans un environnement virtualisé, XenDesktop, première solution du genre offerte par Citrix, tarde à trouver preneur sur le marché canadien.
En juin dernier, Citrix Systems ajoutait à son offre un produit nouveau genre, appelé XenDesktop, qui est toujours en attente de clients au Canada.
Ce logiciel de gestion de clients Windows dans un environnement virtualisé prétend simplifier l’exécution de diverses tâches, comme le déploiement de nouvelles applications, la mise à jour des applications existantes, l’entretien des postes, etc., en permettant de les effectuer de façon centralisée. Les postes clients, virtualisés au niveau du centre de données, sont fournis aux utilisateurs sous la forme d’un service réseau, peu importe où ils se trouvent. En fait, chaque poste client est « assemblé » sur demande lorsque l’utilisateur se connecte au réseau via un fureteur Web, afin qu’il obtienne chaque jour une version « neuve », à jour et performante, de son poste.
L’assemblage des postes se fait en trois étapes. En premier lieu, une image standardisée du système d’exploitation est générée. Les applications correspondant au profil de l’utilisateur sont ensuite déployées virtuellement au-dessus de la couche d’exploitation, de façon indépendante. Enfin, les différents réglages sont effectués. La fourniture du poste virtualisé est rapide, étant donné que XenDesktop utilise un protocole de communication propriétaire à haute vitesse appelé ICA.
Le résultat est que le déploiement et la mise à jour des applications sont effectués beaucoup plus rapidement que de la manière traditionnelle. Aussi, il n’y a pas de compromis au chapitre de la performance puisqu’aucune rustine (patch) n’est installée sur le poste de l’utilisateur, et la sécurité des postes est maximale, puisqu’aucune donnée n’est stockée sur la machine utilisée. Conséquemment, les coûts de gestion et de maintenance des postes clients sont substantiellement réduits – Citrix avance un facteur de réduction de l’ordre de 40 % – et la productivité des utilisateurs est optimale.
En fait, des analystes de Gartner, cités par Citrix, estiment qu’il faut débourser plus de 5 000 $ US par année pour gérer un poste client, soit plus qu’il n’en coûte pour en acheter un nouveau. En prenant pour référence le ratio avancé par Citrix, on obtient un coût de gestion annuel de 3 000 $ US par poste, auquel montant il faut évidemment ajouter le coût d’achat de XenDesktop, qui varie de 75 $ US par utilisateur pour la version Standard à 395 $ US par utilisateur pour la version Platinum.
Jumelé à des considérations de sécurité, l’argument financier est au coeur de l’engouement que suscitent actuellement les technologies de virtualisation sur le marché. Une récente étude de CIO Insight place d’ailleurs la consolidation de l’infrastructure TI en première position des préoccupations des responsables de l’informatique, suivie d’un accroissement de la sécurité des ressources informationnelles et d’une hausse de la flexibilité de l’infrastructure TI.
« Les gens veulent pouvoir accéder à l’information de façons de plus en plus variées : sur la route, à partir de la maison, d’une succursale à l’étranger, etc. Mais supporter tous ces gens dans ces environnements différents est complexe et très coûteux, note David Wright, vice-président régional pour Citrix Canada. Alors, les compagnies recherchent des moyens leur permettant de fournir l’information et les applications et de gérer cet accès de façon moins coûteuse, ce que permet la virtualisation des applications et des clients. »
Retour en arrière?
Quand on y regarde de plus près, on ne peut s’empêcher de faire un parallèle entre les technologies de virtualisation et celles de l’informatique centralisée, de l’époque des mainframes, où l’accès aux ressources était scrupuleusement encadré et contrôlé. Mais il n’y a pas lieu de parler de retour en arrière, croit David Wright, qui perçoit davantage dans les technologies de virtualisation un judicieux amalgame des avantages offerts par l’informatique centralisée et ceux introduits par l’informatique distribuée.
« L’informatique distribuée a introduit beaucoup de liberté et de possibilités au niveau du poste de l’utilisateur, souligne M. Wright. Avec la virtualisation, les utilisateurs conservent la même qualité d’expérience, tout en permettant à l’organisation de réduire ses coûts et d’accroître la sécurité; c’est le meilleur des deux mondes. Si on réussit à concilier ces deux types de préoccupation – la qualité d’expérience et la facilité de gestion -, on a un scénario gagnant. En fait, les utilisateurs ne se soucient pas vraiment de ce qui se passe en arrière de leur écran : tant qu’ils ont accès aux mêmes fonctionnalités de façon conviviale, ils sont heureux. »
Mais pour l’instant, force est d’admettre que les technologies de virtualisation font davantage d’adeptes aux États-Unis qu’au Canada qui affiche, aux dires de David Wright, un certain retard. « Le taux d’adoption de la technologie varie d’un pays à l’autre, reconnaît-il. Ça prend généralement plus de temps au Canada qu’aux États-Unis, pour la plupart des technologies. […] Ça va prendre certainement encore quelques années aux entreprises pour se familiariser avec la technologie et l’évaluer comme il se doit, avant qu’elle ne devienne une technologie de masse. »
Si aucune entreprise canadienne ne s’est encore portée acquéreuse de XenDesktop, qui s’intègre aux autres produits du fabricant et ne peut être acheté que par l’entremise de son réseau de revente, plusieurs en font toutefois l’essai en ce moment. « Des entreprises à Montréal, Toronto et Calgary sont en train de tester XenDesktop, et jusqu’à présent, les résultats sont très positifs, affirme M. Wright. On s’attend à réaliser des ventes d’ici la fin du trimestre. »
Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.
À lire aussi cette semaine: Quatre logiciels à valeur ajoutée Cartes routières et GPS : solution complète et abordable Nouveaux appareils photo et caméscopes signés Panasonic Des produits et des services pour les organisations