Alors que tous les yeux sont tournés vers le département américain de la justice, qui a lancé cette semaine une enquête contre Google pour abus de position dominante, le géant du Web a discrètement franchi une étape dans le renforcement de ses relations avec le Canada.
Aujourd’hui, le gouvernement fédéral a accordé à Google Cloud un accord-cadre de services infonuagiques sécurisés, autorisant l’entreprise à vendre sa plateforme infonuagique et ses technologies collaboratives directement aux organismes fédéraux.
« Nous voulons travailler avec, et mieux soutenir, un large éventail de ministères, d’agences et de sociétés d’État fédéraux », a déclaré Mike Daniels, vice-président du secteur public mondial pour Google Cloud, à nos collègue d’IT World Canada. Il estime qu’un tel accord permet à Google de soutenir des programmes qui exigent des niveaux élevés de protection des données, alors que le gouvernement migre de plus en plus ses charges de travail vers le nuage.
Malgré quelques récents écueils, comme l’échec du projet de ville intelligente de Sidewalk Labs, Google entretient de solides relations avec les organismes du secteur public dans tout le pays. L’entreprise a récemment annoncé son intention d’ouvrir de nouveaux bureaux à Montréal, Toronto et Waterloo au cours des prochaines années.
Ces projets s’ajoutent au déploiement d’une nouvelle région de Google Cloud à Montréal, avec trois zones de disponibilité. Un porte-parole de Google a confirmé que le géant de la technologie prévoit également implanter une région infonuagique similaire à Toronto.
Le secteur public canadien est considéré par la plupart des fournisseurs de technologies comme un client prudent en ce qui concerne l’adoption du nuage. Pourtant, selon M. Daniels, les organismes publics canadiens montrent de plus en plus d’intérêt pour cette infrastructure. On remarque aussi d’importants investissements du secteur public canadien dans des fournisseurs de services infonuagiques concurrents, comme Microsoft Azure et Amazon Web Services.
Selon M. Daniels, le programme Google Anthos, qui permet de gérer des applications hybrides sur des infrastructures locales existantes ou dans le nuage public, a attiré l’attention de clients hésitants à faire le grand saut vers le nuage.
La pandémie COVID-19 a changé les priorités des organisations et des gouvernements à travers le monde, et plusieurs se tournent vers Google pour amorcer leur transformation numérique. « Le marché canadien n’est pas différent, a indiqué M. Daniels. La crise a donné au gouvernement l’occasion de redéfinir leur stratégie numérique. Nous avons bien hâte de participer à ces discussions en tant que partenaires. »
M. Daniels n’a pas pu nommer tous les différents clients gouvernementaux qui travaillent avec Google, mais il a confirmé que l’Upper Grand District School Board de Guelph est l’un de ses plus grands clients du secteur public ontarien. Parmi les clients du secteur privé, on retrouve ATB Financial, la Banque Scotia, Celestica et Loblaws.
La Canadian Broadcasting Corporation (CBC) et la Société Radio-Canada (SRC) sont aussi des utilisatrices de longue date des services de collaboration comme G Suite (maintenant connu sous le nom de Workspace). Un porte-parole de Google a précisé que la CBC a été l’une des premières organisations à adopter les produits Kubernetes de Google, comme le Google Kubernetes Engine.
En ce qui concerne l’enquête sur Google au sud de la frontière, M. Daniels n’a pas pu commenter l’impact éventuel de ces discussions sur l’accord-cadre canadien.
Le mois dernier, le géant du Web a fait l’objet d’un recours collectif intenté au nom de millions de Canadiens dont les informations personnelles auraient été recueillies sans consentement. Cette action a été suivie d’un autre recours collectif pour violation de la vie privée des utilisateurs d’Android au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique.