Les récents modèles de moniteurs arborent des améliorations et des fonctionnalités qui peuvent combler des besoins… ou en créer au sein des organisations. Voici quelques éléments à considérer lors de l’acquisition de moniteurs pour l’entreprise.
On retrouve en entreprise deux catégories d’utilisateurs de moniteurs. D’un côté, il y a les utilisateurs courants qui emploient généralement un logiciel à la fois et qui manipulent des contenus aux images statiques. À l’opposé, les utilisateurs d’applications spécialisées visionnent des images à haute résolution et manipulent des contenus animés ou de grandes dimensions.
Les utilisateurs spécialisés, qui sont moins nombreux, seront munis de moniteurs qui répondront à leurs besoins particuliers. Mais pour les besoins des utilisateurs courants, l’organisation cherchera à acquérir un produit qui répondra aux besoins de tous et chacun.
Vision de grandeur
La dimension de l’écran constitue, certes, l’élément le plus « visible » d’un moniteur. Pour les utilisateurs génériques, l’entreprise pourrait être incitée à acquérir les modèles plus abordables qui arborent les plus petites dimensions offertes. Toutefois, la comparaison de ces surfaces d’affichage avec celles d’une ou deux dimensions supérieures pourrait démontrer des avantages, comme la quantité de contenus affichés à l’écran ou bien la grosseur des menus et des caractères.
Également, l’organisation qui souhaite recourir à la vidéoconférence et au visionnement de contenus imagés au poste de travail doit s’assurer que l’image sera suffisamment fluide. Un court temps de réponse, calculé en millisecondes, donnera de meilleurs résultats.
La résolution de l’image constitue un autre élément d’importance, puisque les moniteurs à cristaux liquides offrent la meilleure clarté d’image à la résolution originale indiquée par le fabricant. Puisqu’un écran pourra être utilisé pendant au moins cinq ans, le choix d’un écran de plus grande dimension pourrait être approprié. Amanda Kooser, du magazine Entrepreneur, suggérait récemment le recours aux moniteurs de 20 et 21 pouces de diagonale en mentionnant qu’ils n’étaient pas trop gros au point de donner l’impression, à l’utilisateur assis devant son bureau, d’être assis à la première rangée au cinéma…
Un nombre croissant de moniteurs sont munis d’un écran panoramique (widescreen) à l’échelle 16:10, qui est semblable à l’écran d’un téléviseur à haute définition en format 16:9. Ce format peut s’avérer pratique pour la consultation de documents de grand format comme les chiffriers, mais aussi pour placer deux logiciels côte à côte, ce qui facilite le travail lorsqu’un utilisateur doit consulter des données ou des contenus et rédiger un texte ou remplir un formulaire.
Outre la surface de l’écran, les principales caractéristiques techniques recherchées d’un moniteur sont le plus petit pas entre les pixels, qui se mesure en millimètres, la plus grande luminosité, qui se mesure en candelas par mètre carré, et le plus grand ratio de contraste, qui se mesure à l’échelle (ex : 600 : 1).
Une organisation doit aussi penser à la compatibilité d’un moniteur aux futurs systèmes informatiques, ce qui explique la pertinence d’évaluer des modèles de moniteurs qui sont dotés de ports analogique (nommé RGB ou VGA) et numérique (DVI). Alors que le port analogique laisse sa place au port numérique sur plusieurs ordinateurs (dont ceux d’Apple), la présence du port VGA permet le raccordement du moniteur à un ordinateur patrimonial qui ne sera remplacé que dans quelques années. L’utilisation du port DVI pourrait nécessiter l’achat d’un câble, que peu de fabricants fournissent.
Enfin, certains modèles intègrent un concentrateur USB, qui est pratique pour la liaison d’autres périphériques, ou des haut-parleurs pour lesquels il faudra étudier la pertinence en lieu de travail.
Quant à l’utilisateur spécialisé, notamment dans les domaines de la mise en page, de la photographie, de l’illustration et de la production vidéo, il aura besoin d’un moniteur qui offre une plus grande surface d’écran et qui propose de meilleures caractéristiques techniques. Il aura également besoin d’un modèle intégrant les fonctionnalités essentielles à la réalisation de contenus de haute qualité, notamment pour la calibration de l’écran et la création de profils de couleurs, et probablement de ports d’entrées pour le branchement de sources additionnelles.
Certains utilisateurs, toutefois, préféreront utiliser un moniteur à tube cathodique, en raison de la qualité de rendu qui est offert par cette technologie, et ce, jusqu’à la parution de moniteurs plats qui offriront des caractéristiques similaires.
De la quantité et du sens
Une tendance émergente constitue en l’utilisation de plusieurs moniteurs pour l’affichage des contenus d’un ordinateur. La disposition du bureau sur plus d’un écran, une fonctionnalité déjà offerte par les éditeurs de systèmes d’exploitation, permet d’utiliser deux applications sans en comprimer les fenêtres sur une seule surface d’affichage, ce qui contribue à améliorer la productivité des utilisateurs spécialisés, par exemple les illustrateurs, mais aussi celle d’employés qui emploient intensivement plusieurs applications en simultané.
L’entreprise québécoise Matrox fabrique des modules d’extension graphique externes qui permettent l’utilisation de deux ou trois moniteurs à partir d’une seule sortie vidéo d’un ordinateur. L’utilisation d’un moniteur panoramique ou de deux moniteurs contribue aussi à réduire l’impression de documents sur papier par les personnes qui ne supportent pas le basculement des fenêtres à l’écran…
Les capacités d’ajustement du moniteur constituent des facteurs d’importance, puisque le personnel d’une organisation n’est pas de taille unique et que les préférences visuelles sont variables. Certains modèles de moniteurs sont dotés de fonctionnalités limitées ou peu intuitives, alors que d’autres offrent une grande latitude d’ajustement. Par ailleurs, la présence accrue d’ancrages standardisés VESA à l’endos des moniteurs permet d’attacher un moniteur à un bras articulé qui s’ajuste au gré des préférences des utilisateurs.
Une autre fonctionnalité d’ajustement de plus en plus répandue est la rotation de l’écran du mode paysage au mode portrait, avec une adaptation automatique de l’orientation de l’écran. Ainsi, les utilisateurs fréquents de fureteurs Web, les rédacteurs et les spécialistes de la mise en page peuvent utiliser la surface d’écran d’une façon appropriée aux dimensions de leurs documents de travail.
Il faudra toutefois définir quels employés tireront le meilleur profit de ces fonctionnalités, et surtout si leur présence en milieu de travail ne crée pas des besoins inutiles auprès des confrères jaloux, qui demanderont pourquoi ils n’y ont pas droit.
Le (brillant) avenir du moniteur plat
Les moniteurs plats à cristaux liquides qui sont commercialisés en ce moment céderont éventuellement leur place à de nouveaux modèles qui utiliseront des variantes d’une même technologie.
Les moniteurs plats ont recours à une lampe fluorescente pour le rétroéclairage de l’écran ACL. Cette lampe contient du mercure, un produit aux effets néfastes sur la santé, et a une durée de vie qui varie entre 30 000 et 50 000 heures. La luminosité de la lampe n’est pas toujours constante partout sur l’écran, ce qui crée parfois des « zones d’ombre », le ratio de contraste n’est pas aussi élevé que sur un moniteur à tube cathodique et une calibration fréquente est nécessaire pour assurer la constance de la couleur.
Toutefois, la technologie fondée sur la diode électroluminescente (DEL, ou LED en anglais) viendra résoudre plusieurs de ces enjeux. La combinaison de diodes rouge, bleu et vert permet de produire une lumière blanche de rétroéclairage uniforme sur l’écran et d’atteindre un ratio de contraste et une luminosité plus élevés, en plus de doubler la durée de vie de la lampe. La consommation d’électricité de tels moniteurs est également réduite.
Cette technologie permet aussi produire un plus grand éventail de couleur – outrepassant même le standard NTSC – tout comme d’obtenir immédiatement un écran pleinement fonctionnel dès la mise en marche.
Ces moniteurs, en revanche, sont un peu plus épais en raison de la présence de dissipateurs de chaleur, mais l’épaisseur est loin de celle des écrans cathodiques. Alors que les premiers modèles font leur apparition, le prix constitue un obstacle important : un moniteur de 20 pouces de diagonale coûte environ 1 500 $. La technologie sera notamment adéquate pour les petits blocs-notes, puisque certains fabricants ont entamé la commercialisation d’ordinateurs portatifs dotés de tels écrans.
Une variante de la technologie, nommée OLED (pour Organic LED), changera complètement la donne dans le marché des moniteurs à moyen terme. En résumé, le dépôt de couches de composés chimiques organiques (à base de carbone) en colonnes et en rangées sur une surface en polymère donnera une matrice de pixels qui peuvent émettre différentes couleurs. Le procédé élimine le recours à une lampe de rétroéclairage, ce qui réduit la consommation électrique, et s’exécute plus facilement que pour la fabrication d’un écran ACL.
Outre l’affichage des images à un ratio de contraste très élevé, cette technologie se caractérise par la minceur de l’écran qui n’est que de quelques millimètres! Si l’on prédit que cette technologie diminuera les coûts de fabrication et le prix de vente des moniteurs, le prix des premiers modèles risque d’être élevé. À titre indicatif, Sony commercialisera au Japon en décembre prochain le téléviseur XEL-1 de 11 pouces de diagonale à environ 1 750 $ US…
Somme toute, l’avenir des moniteurs plats semble être brillant.
Jean-François Ferland est journaliste au magazine Direction informatique.