Les résultats excellents obtenus sur le marché canadien des TI en 2005 incitent IDC à revoir à la hausse ses prévisions de croissance pour les trois prochaines années.
L’industrie canadienne des technologies de l’information (TI) s’est bien relevée de la déconfiture de 2000-2001. En fait, depuis 2005, les revenus générés par la vente de logiciels, de matériels et de services en TI au Canada n’ont cessé de croître et devraient continuer de le faire jusqu’en 2010, à un taux annuel composé de 3,7 %. Au terme de la période de cinq ans, plus de 246 milliards $ auront été consacrés aux TI au Canada. Au Québec, le taux de croissance sera de 3,1 %. C’est en Alberta que le taux de croissance sera le plus élevé, soit 4,9 %.
C’est ce que nous apprend une récente étude d’IDC Canada intitulée Prévision des dépenses du marché canadien des technologies de l’information, publiée par le Conseil des technologies et l’information et des communications (CTIC) en collaboration avec TECHNOCompétences.
Alors que le CTIC est un organisme sans but lucratif voué au développement de l’industrie canadienne des TIC et de sa main-d’œuvre, TECHNOCompétences se concentre sur le développement de la main-d’œuvre dans le secteur des TIC.
« Le marché des TI demeure un solide moteur de croissance et de prospérité économiques au Canada, soutient l’auteure de l’étude, Krista Collins, analyste, Innovation et exportation technologiques, chez IDC Canada. Le marché canadien des TI a connu une année record en 2005, et de nombreux marchés ont dépassé les estimations que nous avions faites pour l’année. Cet élan positif a été reporté dans nos prévisions pour 2006 à 2010. »
On se rappellera qu’en 2005, l’industrie a généré 37,2 milliards $, en hausse de 5 % par rapport à l’année précédente. La firme, qui a considéré aux fins de l’étude trois segments de marchés, soit les logiciels, le matériel et les services de TI, avait initialement prévu un taux de croissance de 4,7 %. L’excédent de croissance est essentiellement dû au segment des produits matériels qui ont affiché un taux de croissance de 6,9 %, alors que la firme s’attendait à une croissance de 6,3 %.
La firme s’attend maintenant à ce que les revenus atteignent 40,5 milliards $ au terme de l’année en cours, puis 41,8 milliards $ en 2008, 43,3 milliards $ en 2009 et 44,7 milliards $ en 2010. En 2006, les revenus étaient de 39,1 milliards $, en hausse de 4,9 % sur les résultats de 2005. Des trois segments de marché, c’est le marché des services qui a généré la plus grande partie des revenus l’an dernier, soit 17,1 milliards $, et celui des logiciels, la plus petite partie (6,8 milliards $). Les ventes de matériels ont atteint, pour leur part, 15,2 milliards $, en 2006. La même année, les dépenses totales en TI se chiffraient à 7,4 milliards $ au Québec; elles devraient atteindre 8,3 milliards $ en 2010.
Conjoncture favorable
La firme de recherche attribue à la conjoncture économique particulièrement favorable aux TI et à la satisfaction constante de la demande latente les résultats plus forts que prévu. De cette conjoncture favorable résultent des plans d’investissements solides en TI de la part des entreprises, situation qui persistera au moins jusqu’en 2010. Précisons toutefois que le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) n’était que de 3 % en 2005 et la croissance des bénéfices, de près de 11 %.
La firme considère que la condition favorable qui prévaudra sur le marché jusqu’en 2010 fournira aux acheteurs l’occasion d’évaluer diverses technologies et de les intégrer dans leurs stratégies d’entreprise. Pour leur part, les fournisseurs auront tout à gagner à démontrer à leurs clients potentiels les avantages que peuvent leur procurer leurs produits ou leurs services, conformément à leurs stratégies d’affaires.
D’ailleurs, c’est en percevant les TI comme un moyen permettant d’accroître la compétitivité et la croissance des entreprises, par opposition à un moyen de seulement comprimer les dépenses, que la croissance du marché des TI sera optimale, conclut Mme Collins.
Alain Beaulieu est adjoint au rédacteur en chef au magazine Direction informatique.