Après plusieurs années de stagnation, le marché des applications géographiques mobiles est en voie de connaître une croissance accélérée.
Ces dernières années, les systèmes de positionnement global (GPS) ont apporté une contribution importante à l’économie mondiale, que ce soit en avionique, en aérospatiale, dans le secteur du transport en général ou en sécurité publique. Selon une étude menée sur les systèmes GPS par le concepteur de solutions de recherche RNCOS, l’utilisation accrue de cette technologie à l’échelle mondiale permettra à ce marché d’atteindre, en 2008, une valeur de 30 milliards de dollars.
L’étude souligne que les applications réseautiques fonctionnant de concert avec la technologie GPS font l’objet d’une plus forte demande, alors que l’identification par radiofréquence (RFID) ouvre de vastes horizons au secteur.
D’aucuns estiment que la géomercatique, autre application s’appuyant sur un système de positionnement global, devrait connaître une progression intéressante dans les organisations au cours des prochaines années, en tant qu’outil d’amélioration des performances, de communication, de simulation et d’aide à la décision.
Téléphonie
Toutefois, la contribution la plus notable à l’essor des applications géographiques devrait venir de la téléphonie mobile. Aux dires de la firme d’analyse Berg Insight, le nombre de Nord-américains et d’Européens accédant à des cartes routières et autres informations de nature géographique à partir d’un terminal mobile passera de 7 millions (à l’heure actuelle) à 43 millions en 2012. Le rythme de cette progression sera de 60 % annuellement. Les revenus provenant des abonnements et de la publicité dans ce secteur s’élèveront à plus de 1 milliard de dollars à l’horizon 2012.
Pas étonnant qu’à la fin de l’année dernière, les quatre principales entreprises de télécommunications sans fil aux États-Unis eurent déjà lancé leur offre de services géodépendants (location-based services) – grâce auxquels on peut obtenir des itinéraires ou localiser un téléphone mobile à une cinquantaine de mètres près, entre autres possibilités. La firme ABI Research estime que, d’ici cinq ans, 335 millions de personnes à travers le monde souscriront à un tel service.
Jusqu’ici, il faut le dire, utilisateurs et entreprises ne se bousculent pas au portillon. Il y a bien dix ans déjà que l’on parle d’intégrer des applications de localisation aux téléphones cellulaires, mais sans grands résultats (à ce sujet, voir cet article. En fait, même le coup de pouce du gouvernement américain, qui a décrété que les appareils vendus après 2005 devaient être équipés d’une technologie de localisation afin que l’on puisse en repérer l’utilisateur en cas d’urgence, n’a pas beaucoup stimulé le recours à cette technologie au sud de la frontière.
En fait, de nombreux utilisateurs ignorent que leur téléphone mobile intègre une puce GPS. Pourtant, on croit qu’aux États-Unis, 55 % de ces appareils en sont déjà munis, proportion qui grimpera à 63 % d’ici la fin de l’année. Selon un spécialiste de la firme d’analyse In-Stat, la faute incombe aux entreprises de télécommunications, qui négligent de faire une mise en marché adéquate de ces services, trop occupées à convaincre leur clientèle que peu d’appels sont rompus dans leur réseau ou encore de démontrer l’envergure de celui-ci.
Si on a beaucoup parlé des possibilités existant autour du marché des consommateurs, on ne doit pas négliger pour autant le potentiel des entreprises – comme le soulignait Direction informatique en juin dernier. Il suffit de penser à l’utilité des services géodépendants lors de voyages d’affaires. Sans parler du secteur public, où les applications possibles ne manquent pas, de la santé aux services carcéraux.
Les services géodépendants constituent une occasion d’affaires dans bon nombre de secteurs, depuis les entreprises de télécommunications sans fil jusqu’aux développeurs d’applications, en passant par les spécialistes de contenu, les fabricants de dispositifs et les fournisseurs de services télématiques et de portails Internet.
Le vaste potentiel commercial du secteur, souligne cet article, s’explique par le fait que les services géodépendants correspondent à un besoin davantage qu’à un caprice de consommateur.