Selon l’enquête NETendances 2006, des records ont été fracassés au Québec l’an dernier. Les femmes, notamment, y sont désormais aussi nombreuses que les hommes.
À plusieurs égards, l’année 2006 marque une étape importante dans l’utilisation d’Internet au Québec. Non seulement, il s’agit de la première année où la proportion des utilisateurs dépasse la barre des 70 %, ce qui fait près de quatre millions d’internautes, mais c’est aussi la première année où les femmes sont aussi nombreuses à y naviguer que les hommes.
C’est du moins ce que nous apprend la dernière édition de l’enquête annuelle NETendances, menée par le Centre francophone d’informatisation des organisations (CEFRIO), en partenariat avec Léger Marketing. Cela fait sept ans que le Centre, qui a pour mission d’aider les organisations à être plus productives grâce aux TI, suit l’évolution de l’utilisation d’Internet au Québec. Plus de 125 000 Québécois ont été interviewés à ce jour.
Ainsi, en novembre 2006, 71,5 % des adultes québécois ont utilisé Internet au moins une fois par semaine (cette proportion était de 39,7 % en 2000). Pour l’ensemble de l’année, la proportion atteint 65,8 %, ce qui place le Québec au 15e rang mondial, si on se réfère aux données publiées par Internet World Stats. L’Islande, où cette proportion 86,3 %, occupe, selon cette même source, la première position, suivi de la Nouvelle-Zélande (74,9 %). Avec une proportion chiffrée à 67,5 %, le Canada occupe, pour sa part, le dixième rang à ce classement, ce qui dénote un certain retard du Québec par rapport aux autres provinces canadiennes.
Aussi, le Québec constituait jusqu’alors le seul endroit an Amérique du Nord où les hommes étaient plus présents que les femmes sur le Web, selon les auteurs du rapport. Mais en décembre 2006, on a environ la même proportion d’adultes masculins que féminins à naviguer sur Internet, soit 68 % pour les premiers et 69 % pour les seconds. Cela dit, si on considère l’ensemble de l’année, les hommes sont toujours surreprésentés, à raison de 69,3 % contre 62,5 %.
Le clivage persiste aussi quant à l’âge, à l’éducation et à la richesse, l’internaute type étant toujours jeune, éduqué et bien nanti, et en ce sens la situation n’a pas tellement changé par rapport aux années précédentes. Ainsi, 97 % des jeunes de 18 à 24 ans, 86 % des adultes dont le revenu familial dépasse 60 000 $ par année et 87 % des gens ayant un diplôme universitaire sont des utilisateurs assidus d’Internet. En outre, 86 % des domiciles branchés étaient desservis par un lien à haute vitesse en 2006.
Communiquer au lieu d’acheter
Bien que la situation évolue lentement, Internet est toujours davantage utilisé pour communiquer que pour acheter des biens. C’est dans cette perspective que le courrier électronique était utilisé l’an dernier par 59,7 % des Québécois, en moyenne; cette proportion était de 56,2 % en 2005. En fait, la croissance est continue depuis 2001, alors que 39,9 % des adultes québécois y avaient recours. Le clavardage, qui rejoignait 28,4 % des Québécois l’an dernier, est le deuxième usage d’Internet, suivi de la musique en ligne (21,8 %), des jeux en ligne (14,5 %) et des vidéos en ligne, dans une proportion similaire. Aussi, un nombre croissant de Québécois consultent les blogues, soit 19,8 % en 2006, comparativement à 12,4 % en 2005.
Les sites les plus fréquemment visités sont les sites d’information et d’actualité, qui étaient visités par 35,2 % des internautes québécois en 2006, suivis des sites de divertissement et de loisir (19,6 %) et des sites de courriel gratuit (15,6 %). Les sites marchands, sur lesquels on peut vendre et acheter des biens, n’étaient pour leur part visités que par 5,5 % des internautes québécois. En fait, à part les transactions bancaires en ligne dont l’usage croît, Internet est très peu utilisé pour acheter des biens en ligne. Les craintes sur la sécurité des achats par carte de crédit sur Internet continuent de freiner l’ardeur des cyberconsommateurs, croient les auteurs de l’étude.
En 2006, c’est en moyenne 36,9 % des adultes québécois qui ont effectué des opérations bancaires en ligne (virements, paiements de factures, etc.), comparativement à 33,5 % en 2005 et 15,9 % en 2001. Pour ce qui est de la consommation, les Québécois ont davantage recours à Internet pour faire du magasinage en ligne suivi d’un achat en magasin, donc du lèche-vitrine plutôt que pour faire des achats en ligne. Ainsi, 28,3 % des Québécois ont suivi cette voie, comparativement à 28 % en 2005 et 16,8 % en 2001. Les articles les plus fréquents pour lesquels on s’informe de cette façon sont les appareils électroniques, qui ont été déclarés par 42 % des adeptes du cybermagasinage, suivis des articles de ménage (39 %), des vêtements, bijoux et accessoires (37 %) et des produits de voyage (37 %).
Cela dit, et en dépit des craintes des consommateurs, ces derniers sont néanmoins de plus en plus nombreux à conclure leurs achats sur Internet. L’an dernier, 35,3 % des Québécois ont agi de la sorte au moins une fois, versus 31,5 % en 2005 et 12,4 % en 2001. Autant pour le magasinage en ligne que pour l’achat de biens sur Internet, les hommes sont plus nombreux à s’y adonner que les femmes, à raison de 34,3 % versus 22,7 %, dans le cas du cybermagasinage, et de 41,1 % versus 30,0 %, dans le cas des achats en ligne. Ce qui montre que malgré les progrès réalisés cette année, il y a encore place à l’amélioration, ce que s’efforcera de mesurer la prochaine enquête NETendances.