Selon une enquête du Groupe-conseil Aon, les salaires augmenteront de 3,6 % cette année dans le secteur canadien des médias et des technologies de l’information.
L’industrie des TI au pays s’en tire plutôt bien. Surtout que les projections englobant tous les secteurs d’activités canadiens établissent à 3,3 % la hausse prévue des salaires pour 2007. L’étude d’Aon classe le Québec légèrement en deçà de cette moyenne, à 3,2 %. Bien que l’étude ne donne pas de résultat particulier pour le secteur des TI québécois, il est permis de croire qu’on y enregistrera des augmentations de salaire avoisinant la moyenne nationale de 3,6 %.
Ce sont les cadres supérieurs qui se taillent la part du lion au sein de l’industrie, avec 4,2 % d’augmentation. Suivent le personnel technique et administratif (3,7 %), les cadres et les professionnels (3,5 %), puis le personnel horaire syndiqué et non syndiqué (3,2 % et 3,1 % respectivement). Comme le rappelle l’enquête salariale 2006 menée par l’organisme TechnoCompétences à propos de la rémunération et des emplois en TI, les augmentations prévues varieront parfois en fonction de la région et de la taille de l’entreprise.
Certains auront plus de chance que d’autres
À l’échelle nord-américaine, par ailleurs, la croissance des affaires et la hausse des dépenses dans les technologies de l’information continuent de stimuler la demande en main-d’œuvre qualifiée. Pour l’attirer, les entreprises améliorent les niveaux de rémunération. Voilà les principales raisons qui, selon Robert Half Technology, spécialiste en dotation TI, expliquent les augmentations de salaire prévues de 2,8 % cette année.
Les chiffres de cette firme indiquent que les développeurs de logiciel figurent parmi les professionnels les plus recherchés. Les entreprises consultées dans le cadre de son enquête prévoient leur offrir 5,1 % de plus en salaire. Les concepteurs Web et les administrateurs de bases de données remportent aussi la loterie, grâce à des augmentations prévues de 4,2 % dans chacune de ces catégories. Viennent ensuite les gestionnaires de projet (4,1 %), les analystes de l’assurance qualité (4,1 %), les architectes applicatifs (4,0 %), les gestionnaires de sécurité (3,7 %) et les vérificateurs TI (3,1 %).
Au bas de l’échelle, on retrouve les employés des centres d’assistance, qui n’obtiennent qu’une maigre hausse de 0,8 %. Selon le site de recherche d’emplois Monster, la concentration de centres d’assistance dans des pays où l’on fait appel à une main-d’œuvre à bon marché, explique en partie ce faible pourcentage. À ce sujet, un sondage de la revue InfoWorld sur la rémunération, publié en 2006, fait état d’une statistique intéressante : 25 % des répondants rapportent que leur entreprise a recours à des ressources extraterritoriales – un tiers de plus qu’en 2005, et deux tiers de plus qu’en 2004.
Saluée par certains comme le signe d’une forte demande en spécialistes TI, l’augmentation moyenne de 2,8 % ne suffira peut-être pas à neutraliser l’effet de l’inflation, avertit Monster. On estime qu’aux États-Unis, le taux d’inflation atteindra 4 % en 2007.
Les prévisions de Robert Half Technology contrastent avec celles d’InfoWorld. Pas plus tard qu’en juin dernier, la revue prédisait des augmentations salariales de l’ordre de 4,8 % dans le secteur américain des TI, la plus élevée des projections au cours des cinq dernières années. Il est à noter qu’au Canada également, les augmentations générales prévues sont les plus fortes depuis cinq ans, d’après la firme Morneau Sobeco, spécialiste des ressources humaines.
Tout comme celle d’Aon, plusieurs enquêtes indiquent que les cadres supérieurs recevront les plus fortes augmentations. Selon Robert Half Technology, les industries où l’on enregistrera la plus forte demande en spécialistes TI cette année comprennent les services d’affaires et les services financiers, l’assurance, les technologies, la santé et la fabrication.
Soulignons qu’en 2006, la moyenne générale des augmentations de salaire prévues au Canada par le Groupe-conseil Aon s’élevait à 3,2 % également. L’entreprise avait vu juste, puisque l’augmentation réelle accordée par les entreprises canadiennes l’année dernière a été de 3,2 % précisément.