Une entité de l’Université de Sherbrooke dévoile un prototype prometteur qui rend plus efficace le travail de terrain des intervenants lors d’une situation de crise. Le système combine la cartographie dynamique, le positionnement GPS et l’identification RFID.
La Chaire de recherche en géomatique d’affaires de la Faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke a levé le voile sur un système prototype de suivi en temps réel, nommé TrackUS. Ce système, qui est destiné à être utilisé dans les cas de gestion de crise, permet de suivre des intervenants sur un territoire donné, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur.
Ce prototype, complété à 95 %, fait appel à la cartographie numérique dynamique, à un système de positionnement géostationnaire (un système GPS) ainsi qu’à un système d’identification par radiofréquence RFID pour afficher à l’écran, par un fureteur Web, le positionnement des personnes. Le système est voué à améliorer l’efficacité et le temps de réponse des intervenants et à assurer leur sécurité lors d’événements à caractère d’urgence.
« Le syndrome nord-américain de la sécurité est omniprésent, et dans ce contexte il faut avoir une capacité d’intervention très rapide, que ce soit dans le cas d’une agression, d’un vol ou de tout autre événement. Il y a également une incapacité des systèmes actuels à bien gérer la position des agents », a expliqué Claude Caron, professeur à la faculté d’administration de l’Université de Sherbrooke.
Selon ses explications, le système a nécessité moins d’une année de travail. Il est fondé sur des technologies de Microsoft et d’Oracle ainsi que sur le logiciel de cartographie et de plan JMap de l’entreprise québécoise Kheops Technologies, l’un des partenaires de la chaire de géomatique d’affaires. Cette chaire compte treize partenaires, soit les trois paliers de gouvernement et dix entreprises privées actives en innovation et en commercialisation.
Le laboratoire de microgéomatique de la chaire, qui serait le plus élaboré du genre au Canada, a fait l’essai d’une dizaine de technologies RFID existantes sur le marché. Une autre étape du projet consistait à évaluer les forces et les faiblesses de ces technologies. L’équipe de développement a ensuite œuvré à combiner les diverses composantes, à les interfacer avec le Web et à traiter les signaux transmis par les fréquences radio.
« C’était un beau puzzle. Chaque morceau existait déjà sur le marché, et l’innovation consistait à faire un amalgame judicieux et fonctionnel », a mentionné M. Caron.
Le système a fait l’objet d’un premier projet pilote, soit à la Division des services de sécurité de l’Université de Sherbrooke. « La quinzaine d’agents du campus ont porté deux petits dispositifs, soit un émetteur-récepteur portatif dont le micro était doté d’une puce GPS et un module à technologie RFID active, explique M. Caron. Ce système permettait de voir en temps réel, sur une carte numérique du campus, les agents se promener à l’extérieur des bâtiments. Quand les agents entrent à l’intérieur d’un bâtiment, contrairement à ce que l’on peut voir dans des films comme Da Vinci Code, le GPS ne fonctionne pas. »
« Nous avons complété la faiblesse du GPS en ajoutant le RFID qui se connecte sur le réseau sans fil Wi-Fi des bâtiments. 95 % du campus est doté d’un réseau sans fil qui permet aux professeurs, au personnel et aux étudiants de se connecter à Internet. Les antennes « écoutent » l’émetteur RFID sans fil et permettent de déduire la position de la personne. Lorsque la personne entre dans un bâtiment, le système bascule de la carte du campus à la carte du bâtiment, et l’on continue de suivre à la trace l’agent de sécurité », ajoute-t-il.
La prochaine étape de développement visera à vérifier la capacité de développer des antennes GPS et RFID qui seraient déployées autour d’un lieu, pour établir un réseau « à la volée » et pouvoir suivre des intervenants à l’intérieur du périmètre.