Le taux de piratage de logiciels a diminué de trois points de pourcentage au pays en 2005 par rapport à 2004, alors qu’un logiciel sur trois était obtenu de façon frauduleuse.
L’Alliance canadienne contre le vol de logiciels (ACCVL) et la Business Software Alliance (BSA) ont dévoilé les résultats d’une enquête sur le piratage de logiciels réalisée par la firme IDC. Cette étude, qui dresse le portrait de la situation qui prévalait en 2005 dans 97 pays, montre une amélioration notable de la situation dans 49 pays. Le Canada fait partie des 20 pays qui affichent le plus bas taux de piratage au monde. Seuls ont été considérés, aux fins de l’étude, les logiciels emballés pour ordinateur personnel, ce qui exclue les logiciels conçus pour les ordinateurs centraux et les serveurs et les logiciels vendus à titre de service.
Le taux de piratage de logiciels au Canada a baissé de trois points de pourcentage en 2005 par rapport à 2004, passant de 36 % à 33 %, ce qui place le pays sous la moyenne mondiale qui se situe à 35 %, soit le même taux qu’en 2004. Conséquemment, les pertes économiques reliées au piratage de logiciels ont diminué de 166 millions $CA dans l’intervalle, passant de 1,1 milliard $CA à 943 millions CA. À l’échelle mondiale, les pertes ont toutefois crû de 752 millions $CA durant cette période, pour atteindre 41 milliards $CA en 2005.
« C’est encourageant de constater des progrès dans la réduction du piratage informatique au Canada […], a déclaré Jacquie Famulak, présidente de l’ACCVL. Cependant, plus d’une copie sur trois des logiciels installés au Canada en 2005 a été obtenue illicitement. Ce phénomène continue d’avoir un impact sur notre économie. Les marchands, les fournisseurs et les partenaires dans la chaîne de distribution de logiciels se retrouvent parmi les plus touchés. »
Ce sont néanmoins les États-Unis qui bénéficient du plus bas taux de piratage, soit 21 %, le même qu’en 2004, alors que le Vietnam et le Zimbabwe, qui affichent tous deux un taux vertigineux de 90 %, se méritent la médaille d’or du piratage. Le deuxième pays ayant le plus bas taux est la Nouvelle-Zélande (23 %), suivie de l’Autriche et de la Finlande, tous deux ayant un taux de 26 %. À l’autre bout du palmarès, on trouve l’Indonésie, avec un taux de 87 %, et la Chine et le Pakistan, qui partagent un taux de 86 %.
Variation des pertes financières
L’importance quantitative du marché détermine l’ampleur des pertes financières découlant du piratage, ce qui fait que bien que les États-Unis aient le plus bas taux, c’est ce pays qui a enregistré les plus fortes pertes en 2005, soit 8,3 milliards $CA. La Chine est le deuxième pays encaissant les plus grandes pertes, soit 4,7 milliards $CA, suivi de la France (3,8 milliards $CA), dont le taux était de 47 % en 2005.
« Plusieurs facteurs contribuent aux différences régionales en matière de piratage informatique, notamment : la rigueur des mesures de protection de la propriété intellectuelle, l’accessibilité aux logiciels piratés, les différences culturelles et les tendances reliées au marché des TI, a expliqué John Gantz, agent de recherche en chef chez IDC. La réduction du taux de piratage au Canada, comme c’est le cas pour d’autres pays, peut être attribuée à une forte croissance du marché des PC, à la mise en exécution continue de mesures visant la protection des logiciels et à une importante augmentation des ordinateurs portatifs fabriqués par des assembleurs locaux et destinés à remplacer les ordinateurs de bureau. »
Parmi les 48 autres pays ayant démontré un recul du piratage de logiciels en 2005 figurent l’Ukraine, dont le taux a diminué de six points de pourcentage, la Chine, la Russie et le Maroc (quatre points) et l’Inde (deux points); le taux de piratage a seulement crû dans 19 pays. L’ACCVL et la BSA y perçoivent l’indication que les mesures mises en œuvre pour lutter contre le piratage commencent à porter fruit.
« La protection plus rigoureuse de la propriété intellectuelle, l’information et la sensibilisation sont absolument essentielles pour réduire le piratage informatique dans le monde, a conclu Robert Holleyman, président et chef de la direction de la BSA. Mais tandis que la transmission à large bande continue de croître et que le secteur des TI poursuit son expansion, l’afflux constant de nouveaux usagers et la plus grande disponibilité de logiciels piratés exigent des efforts soutenus pour réduire et maintenir le piratage informatique à la baisse. »