Le Web 2.0, cet amalgame de technologies constituant une sorte de modèle et correspondant à un renouveau du réseau des réseaux, pourrait s’implanter plus fermement dès cette année.
Évoqué pour la première fois en 2004, le concept est quelque peu flou, mais généralement assimilé à la transformation d’Internet en une plateforme informatique à part entière, plutôt qu’une collection de sites Web – selon la définition de Wikipédia. Le webzine anglais .net écrit que le Web 2.0 suscite la création d’applications Web modifiant la navigation traditionnelle, de même que le travail des développeurs.
Selon un dirigeant d’une firme de services-conseils spécialisée en tests d’utilisation, les interfaces de programmation ouvertes caractérisant le Web 2.0 et les résultats obtenus grâce aux nouvelles technologies de développement d’applications incitent les utilisateurs à rechercher une expérience interactive à part entière, de préférence à une simple navigation d’un site à l’autre. À titre d’exemple, on considère que les sites Wiki sont caractéristiques du Web 2.0.
L’une des raisons motivant les utilisateurs à rehausser leurs exigences en la matière réside dans les possibilités offertes par la technique de développement AJAX (abréviation d’Asynchronous JavaScript and XML). Il s’agit, en fait, d’une approche utilisant la combinaison de technologies existantes, notamment HTML, XHTML, JavaScript CSS et DOM. Apparu en 2005, AJAX permet de mettre à jour un document sans rafraîchir la page, favorisant l’interaction avec les applications. Cette nouvelle approche laisse entrevoir le jour où il n’y aura pas de différence marquée entre applications Web et applications bureautiques. En forte progression, le recours à AJAX devrait s’accentuer davantage cette année, croient les observateurs.
Jumelées au développement AJAX, les animations Flash élèvent l’interactivité à un niveau supérieur encore. Selon le magazine .net, de plus en plus de sites font appel à Macromedia Flash et, en 2006, nombreux seront les développeurs qui utiliseront sa toute dernière mouture (Flash 8). Celle-ci permet de créer des animations d’avant-garde, facilitant l’incorporation de la vidéo, entre autres. Les améliorations en ce sens sont à ce point marquées, que .net qualifie d’erreur sérieuse le fait de ne pas utiliser Flash 8 aujourd’hui. D’autant plus que l’on peut avoir recours, dès le stade de la création d’un site, à des techniques évitant les problèmes de référencement maintes fois soulevés par rapport aux animations Flash.
Par ailleurs, le langage Ruby On Rails, qui intègre étroitement les technologies AJAX, est en voie de devenir le cadre d’applications par excellence du Web 2.0. D’aucuns croient qu’il permettrait aux développeurs de faire leur travail jusqu’à dix fois plus rapidement. Aussi, Ruby On Rails soulève un enthousiasme considérable parmi eux.
Autre trait caractérisant la conception de sites Web, les normes édictées par le W3C (World Wide Web Consortium) ont gagné beaucoup de terrain. À telle enseigne que les développeurs choisissant de les ignorer courent dorénavant le risque que leurs sites soient frappés d’ostracisme, estime un spécialiste de l’accessibilité. Malgré tout, certains créateurs de sites très en vue persistent à ne pas s’y conformer. Pour le moment, du moins.
Admises à l’échelle internationale en tant que meilleures pratiques, les normes du W3C régissent l’utilisation de balises dans le développement de sites Web, à l’aide de langages tels HTML, CSS et XML. Elles permettent de créer des sites compatibles avec tous les navigateurs et dispositifs Internet, et favorisent l’accessibilité et la convivialité en général. Plus que jamais, ces deux éléments sont considérés comme essentiels à un site Web.
Non sans raison; les participants à un sondage mené en 2002 par la Consumer Electronic Association, aux États-Unis, ont déclaré dans une écrasante proportion de 87 % que la facilité d’utilisation représente le critère le plus important en matière de nouvelles technologies. Dans ce contexte, la simplicité peut devenir un atout majeur pour un site.
Un article du webzine FastCompany souligne le paradoxe par lequel la technologie la plus conviviale est souvent très complexe à créer. À cet égard, Google est cité en exemple. Reposant sur une technologie on ne peut plus évoluée, le site de cette entreprise n’en est pas moins fort simple : un logo aux couleurs vives, bien en vue, une trentaine de mots et une zone de recherche. Inutile d’élaborer sur le succès qu’il connaît…
Les connexions Internet continuant de se multiplier et les consommateurs étant plus enclins à réaliser des transactions en ligne, les organisations misent plus que jamais sur la vitrine que leur offre le Web. La rapidité des changements affectant cet univers et les exigences croissantes des internautes forcent les entreprises à suivre le rythme des innovations afin d’offrir des sites à la hauteur des attentes.