Dans sa dernière étude qui porte sur l’usage d’Internet au Québec, le Cefrio, organisme voué à l’étude de l’informatisation des organisations, note une croissance du recours de la population adulte aux contenus et aux fonctionnalités offertes par la Grande Toile.
Selon l’enquête annuelle NETendances du Cefrio pour laquelle mille internautes différents ont été sondés sur une base mensuelle, la population d’internautes adultes qui utilisent le Web de façon hebdomadaire est passée de deux millions de personnes en janvier 2000, soit 39,7 % des internautes majeurs, à 4 millions d’adultes en juillet 2005, soit une proportion de 63,5 %. Le pourcentage d’utilisateurs a d’ailleurs augmenté de cinq points en comparaison avec l’année 2004.
Le Québec se classe ainsi au quinzième rang sur 189 pays en matière d’utilisation du réseau informatique mondial par la population adulte, avec 68 % d’utilisateurs réguliers, et au neuvième rang si on inclut les adolescents âgés de douze ans et plus.
À propos des statistiques démographiques, le directeur Enquêtes et Veille stratégique du Cefrio Éric Lacroix a indiqué que la région de l’Outaouais avait effectué le plus fort gain (12,9 %) en terme d’utilisation d’Internet au cours de la dernière année et obtenu le premier rang avec 68,9 % de la population qui utilise régulièrement le Grand Réseau, devant Montréal (68,6 %) et Québec (65,1 %). Il précise toutefois que malgré certains progrès réalisés au cours des dernières années, le revenu, le niveau de scolarité, le statut d’emploi, l’âge et l’accessibilité au réseau continuent d’influencer l’utilisation du Web au sein de la population québécoise.
Commerce florissant
À propos du commerce électronique, l’enquête NETendances 2005 a révélé que 35,7 % des adultes québécois effectuaient des transactions bancaires en ligne l’année dernière, contre 16,2 % en janvier 2001, que 27,6 % des internautes majeurs utilisaient la Toile pour magasiner sans effectuer d’achat, contre12,9 % en 2001, et que 21,5 % y effectuaient des achats en ligne, contre 5,1 % en 2001.
La perception de la sécurité des transactions est également en hausse. En 2005 42,9 % des répondants percevaient les achats par carte de crédit comme étant sécuritaires, alors que 53 % pensaient le contraire et 4,1 % ne pouvaient se prononcer à cet effet. En 2001, le quart des internautes adultes seulement percevaient cette forme de transaction comme étant sécuritaire alors que les deux tiers en croyaient autrement. Par ailleurs, 15,9 % des répondants ont dit avoir vendu des biens à titre personnel sur le Web en août 2005, contre 4,8 % en septembre 2003.
L’étude révèle également que le courriel est encore l’application de communication préférée des internautes, que le recours au clavardage et à la messagerie instantanée et que le téléchargement de musique et le jeu en ligne sont demeurés stables, tout comme le nombre d’heures d’utilisation du Web pour des motifs personnels (6 heures, contre 25 heures pour la télévision). Par ailleurs, les deux tiers des répondants sont favorables à l’échange des données informatisées entre professionnels de la santé, tandis que 35,3 % utilisent Internet pour planifier leurs vacances.
Enfin, en termes de connectivité à Internet, alors que 74 % des adultes québécois habitent un ménage avec au moins un ordinateur, l’étude du Cefrio révèle que 64,8 % de la population québécoise adulte était branchée à Internet en 2005, contre 55,6 % en 2004. Les trois quarts de ces ménages y sont branchés par un lien haute vitesse.
« En 1998, lors d’une discussion avec une collègue, nous avons évalué qu’un taux de branchement à domicile de 50 % constituerait un plafonnement au Québec. Alors que nous nous demandons maintenant où cela va s’arrêter, je n’ose plus me prononcer à cet effet », a dit M. Lacroix en souriant.
Invité à commenter l’étude, Jean Goulet, responsable du bureau de l’innovation au ministère des ministère des Services gouvernementaux du Québec, qui a commandité en partie l’étude avec Bell Sympatico, a déclaré qu’Internet devenait le moyen privilégié de tout faire comme premier réflexe pour une proportion importante de la population québécoise.
« Les gens en veulent plus, et avec le nombre croissant de personnes qui s’y habituent, le défi pour le gouvernement en ligne n’est pas juste un projet technologique, mais aussi administratif, démocratique, social et informatif. Nous devons, au gouvernement, répondre à ceux qui ‘en veulent’, et de façon différente. Les personnes ne veulent pas savoir qui leur donnent les divers services qu’ils demandent, mais ils veulent une réponse unifiée. Nous devons alors inverser nos pratiques et nos systèmes », a-t-il indiqué.