Le Consumer Electronics Show (CES) qui a eu lieu la semaine dernière à Las Vegas a suscité un vif intérêt à l’égard des véhicules autonomes et connectés et de l’écosystème technologique qui les alimente. Gartner prévoit qu’en 2017, 21 millions d’automobiles seront dotées d’un système de connectivité des données, qu’il s’agisse d’un module de communications intégré ou d’un dispositif mobile.
Malgré la croissance prévue, l’avènement des véhicules autonomes de série devra se buter à certains obstacles, dont le plus important sera probablement d’ordre réglementaire. Avant que ces véhicules puissent être offerts au grand public, les gouvernements devront être satisfaits à l’égard des règles en vigueur.
Comme les constructeurs automobiles, les grands fournisseurs de technologies, les sociétés informatiques et les innovateurs de haute technologie moins connus luttent tous pour avoir voix au chapitre, l’état de développement des véhicules autonomes demeure actuellement quelque peu fragmenté. Les capacités essentielles à la conduite automatisée reposent sur les technologies de détection, la modélisation 3D et l’analyse de données, ainsi que sur des algorithmes permettant la vision par ordinateur, la localisation et la planification des itinéraires. Tant qu’il n’y aura pas de chefs de file et de normes clairement établis dans chacun de ces domaines, nous continuerons d’assister à la formation d’alliances diverses dans le cadre des projets des grands constructeurs automobiles en matière de véhicules autonomes.
Si l’offre de véhicules connectés est en croissance, nous ne faisons toutefois que commencer à comprendre et à exploiter toutes les données que produisent les voitures. D’ici 2020, nous prévoyons que 50 % des constructeurs de véhicules motorisés exploiteront l’analytique avancée pour analyser les données issues des véhicules connectés afin de repérer et de corriger les défauts de fabrication.
Cette tendance offre à l’industrie automobile une occasion sans précédent d’accélérer le processus de repérage des défauts de fabrication et d’identifier les causes de ces derniers. Grâce à ces données, il est possible d’examiner les problèmes touchant tout un parc automobile et de mieux orienter les décisions d’ingénierie et les réparations.
Les données permettent également de repérer des problèmes qu’on pourrait ne pas avoir remarqués auparavant. Ces innovations permettront aux sociétés automobiles qui les exploiteront de réduire les coûts associés aux rappels, aux bulletins d’entretien et aux règlements, ainsi que d’accroître la satisfaction de la clientèle.
Le recours à la biométrie pour offrir une expérience de conduite personnalisée constitue une autre innovation qui s’amène dans la technologie des voitures connectées. À titre d’exemple, imaginons que la voiture perçoive que son conducteur fait un infarctus et assure la conduite du véhicule à sa place. Ford est titulaire de brevets sur des systèmes étant en mesure de détecter l’état d’agitation d’un conducteur et de retenir les appels téléphoniques entrants. La prévention des situations dangereuses ouvre la voie à de nombreuses avenues technologiques intéressantes. Des systèmes de surveillance du conducteur – fonctionnant au moyen d’une caméra – font également leur apparition. Ceux-ci sont conçus pour veiller à ce que le conducteur ne s’endorme pas ou ne se laisse pas distraire lorsqu’il est au volant.
Plus l’automatisation des voitures se développe, plus les véhicules sont dotés d’un éventail de technologies de détection, dont des caméras, des radars et des systèmes de détection lidar. Plusieurs automobiles exploiteront la détection optique comme principal moyen d’identifier et de classer des objets se trouvant autour du véhicule afin d’offrir une réponse plus sophistiquée, voire d’assurer un contrôle autonome. Les images captées peuvent être associées à des renseignements temporels, à des données de géolocalisation et autres à des fins d’analyse contextuelle de manière à améliorer l’exactitude prédictive et l’expérience utilisateur.
Mike Ramsey est directeur de recherche au sein du groupe de recherche de Gartner pour les CIO. Mike se spécialise dans le domaine de la mobilité intelligente et de l’évolution de l’industrie automobile, notamment en ce qui concerne la fabrication de pointe, le développement de l’autonomie des véhicules, les véhicules connectés, les fournisseurs et les technologies futures.
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