La semaine dernière, l’Association canadienne des chefs de police (ACCP), réunie en assemblée générale, a demandé au gouvernement fédéral d’instaurer une loi permettant, sur autorisation d’un juge, d’obliger les détenteurs de mots de passe ou de clés de chiffrement à les révéler aux policiers.
« La criminalité informatique et sur Internet est un problème croissant qui menace la vie privée et la sécurité des Canadiens ainsi que les systèmes financiers du Canada, a indiqué l’ACCP. L’incapacité d’exécuter des mandats de perquisition d’appareils électroniques a entraîné et entraînera encore l’échec d’enquêtes criminelles et d’enquêtes de sécurité nationale. »
Des raisons que réfute Crypto.Québec, un média numérique québécois consacré aux questions liées au web et à la sécurité informatique. « Pour quelles raisons l’ACCP voudrait-elle avoir accès à vos mots de passe? La réponse est simple: par manque de compétence et par paresse », a écrit Crypto.Québec.
Le média cite notamment l’exemple des auteurs des attaques terroristes de Paris en novembre dernier, qui ont utilisé des cellulaires jetables non chiffrés pour communiquer entre eux, ou encore celui du responsable de la tuerie de San Bernardino, dont le téléphone a fini par être déverrouillé par le FBI sans l’aide d’Apple.
C’est grâce au piratage que le FBI a pu accéder aux données contenues dans le téléphone. Une méthode que Crypto.Québec met en avant comme alternative au dévoilement de mots de passe. « Si le piratage n’est pas accessible aux membres de l’ACCP, c’est une faiblesse opérationnelle grave à laquelle ils se doivent de remédier. Accorder l’accès aux mots de passe n’est en rien une solution à cette incapacité », a-t-il ajouté.
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