Bien que les services de données progressent de façon exponentielle, la place des services vocaux demeure importante parmi les services de télécommunications. C’est ce qu’a affirmé Michel Guyot, président de Solutions Voix Globales chez Tata Communications, lors d’un entretien accordé à Direction informatique dans le cadre du Grand Prix du Canada.
M. Guyot dirige à Montréal une équipe de 250 personnes au sein de l’entité qui portait le nom de Téléglobe avant son acquisition en 2005. Dans le Parc d’entreprises Pointe-Saint-Charles, Tata Communications exploite un centre de gestion et technique qui est situé à quelques kilomètres du Circuit Gilles-Villeneuve. Ce centre détient une expertise mondiale en ingénierie liée au protocole Internet, à la mobilité et à la voix. On y trouve un centre de commutation majeur – qui fonctionne de concert avec des relais par satellite dans les Laurentides – ansi qu’un centre de contrôle de réseau mondial.
M. Guyot a expliqué que Tata Communications est le cinquième plus grand fournisseur mondial de services de voix, avec 20 % des routes filaires et satellitaires, 25 % de la capacité planétaire en fibre optique. Les services de voix génèrent 1,5 G$ parmi les revenus annuels de 3,5 G$ du groupe. Si vous appelez à l’outre-mer, il est fort probable que votre voix transite par les réseaux dont il est responsable.
« La voix n’a pas le même taux de croissance que les données, mais son apport commercial demeure important sur notre réseau qui est entièrement IP, a indiqué M. Guyot. Le marché traditionnel de la voix diminue en termes de revenus, mais nous sommes le numéro un dans le marché international et continuons d’augmenter nos parts d’année en année. »
« Il y a environ 2 000 opérateurs locaux, régionaux et mobiles sur la planète, mais pour transmettre des appels du Zimbabwe à la Tanzanie ou de Montréal à Paris, ces opérateurs sont nos clients. Nous estimons que la voix va continuer à nous générer de bonnes affaires et d’investir dans des secteur en croissance, soit en données, en mobilité, en services d’entreprise ou en innovation. »
Établir des ponts
Certes, la voix voyage de plus en plus par des services de voix sur IP, comme ceux de Skype de Microsoft et Jabber de Cisco – qui sont des clients de Tata Communications. Mais M. Guyot a souligné que cette voix doit aboutir généralement sur le réseau d’un fournisseur de services de télécoms, ce qui génère des revenus. Et au sein même du marché de la voix sur IP, fondé sur les données, le fournisseur décèle d’intéressantes opportunités.
« Il y aura toujours un besoin pour de la connectivité [aux réseaux de voix]. Les Skype de ce monde et même Apple tentent de créer leurs propres écosystèmes, mais nous croyons être capables d’établir des ponts entre toutes ces îles. C’est là où se trouve le futur de la voix », a-t-il affirmé.