Deux syndicats de travailleurs de Telus au Québec dénoncent des «conditions avantageuses» que le gouvernement fédéral pourrait accorder à Verizon lors d’une possible incursion dans le marché canadien.
Le Syndicat québécois des employé(e)s de TELUS (SQET), qui compte plus de 900 membres, et le Syndicat des agents de maîtrise de TELUS (SAMT), qui regroupe 650 techniciens-cadres, manifestent conjointement leur opposition à l’arrivée du fournisseur américain de services de télécommunications mobiles Verizon au Canada par le biais de l’acquisition d’un fournisseur mobile déjà établi.
Dans un communiqué conjoint, les syndicats qui sont affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) affirment que Verizon pourrait bénéficier d’un « traitement préférentiel » si l’entreprise américaine amorçait des activités commerciales au Canada en prenant part à un processus d’appel d’offres pour une vente aux enchères d’une portion du spectre d’ondes qui doit avoir lieu à l’automne 2013. Rappelons qu’une partie de ce spectre d’ondes pourrait être réservée à des fournisseurs qui ont une part de marché inférieure à un certain pourcentage.
« Un joueur de l’envergure de Verizon serait capable de s’introduire facilement dans les marchés urbains lucratifs et négligerait les collectivités rurales », affirme Jean-Paul Laviolette, le président du Syndicat des agents de maitrise de TELUS.
« La politique gouvernementale donnant à Verizon des conditions préférentielles d’entrée sur le marché sans fil lui permettant d’utiliser les réseaux de TELUS ne fait tout simplement aucun sens », déclare Diane Gagné, la présidente du Syndicat québécois des employé(e)s de TELUS.
Les deux syndicats d’employés de TELUS au Québec joignent le Syndicat canadiens des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), qui représente notamment des employés du fournisseur Bell Canada, dans le débat entourant la possible incursion au Canada du fournisseur américain Verizon.
Il y a quelques semaines, le SCEP a manifesté publiquement son opposition à la venue de Verizon en sol canadien. Pour une rare fois, cette prise de position d’un syndicat concordait avec celles de plusieurs employeurs dans le secteur des télécommunications, dont les fournisseurs mobiles Bell, TELUS et Rogers.
Au cours des dernières heures, le SCEP a interpellé Industrie Canada afin qu’un examen de sécurité soit réalisé auprès de Verizon dans l’éventualité de l’arrivée de l’entreprise américaine dans le marché canadien. Cet examen de sécurité, qui serait réalisé en vertu de la Loi sur Investissement Canada, permettrait de traiter de certaines préoccupations en matière de « sécurité nationale » et de vie privée, en raison de l’existence de relations commerciales entre Verizon et des entités gouvernementales américaines.