Le syndicat SCEP demande à Industrie Canada d’exercer un «examen de sécurité» auprès du fournisseur mobile Verizon, qui s’intéresse au marché canadien, en raison de ses liens avec des entités du gouvernement américain.
Le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP), qui représente des milliers d’employés dans les secteurs des télécommunications et des médias au Canada – notamment chez Bell Canada – demande à Industrie Canada de préciser de quelle façon le ministère compte traiter des préoccupations liées à la « sécurité nationale » et à la vie privée qui ont trait à la possible présence du fournisseur américain Verizon en sol canadien.
Le SCEP affirme que l’incursion de Verizon dans le marché des télécommunications mobile doit être scrutée en vertu de la Loi sur Investissement Canada, qui s’applique aux grandes entreprises étrangères qui désirent exercer des activités commerciales en sol canadien.
Selon le syndicat, la réalisation d’un examen de sécurité auprès de Verizon permettrait à Ottawa de prendre en considération des préoccupations qui ont trait à des risques de transmission des renseignements personnels d’abonnés canadiens à des entités gouvernementales ou militaires aux États-Unis.
Le SCEP affirme que des relations commerciales entre Verizon et l’agence National Security Agency (NSA) et l’armée américaine pourraient faire en sorte que le fournisseur américain doive transmettre à ces entités des informations liées aux consommateurs canadiens en vertu de lois américaines comme le Patriot Act et le Foreign Intelligence Surveillance Act.
« Les Canadiens doivent savoir que leur gouvernement examine la menace potentielle que Verizon pose à la sécurité nationale et quelles mesures l’entreprise américaine devra prendre pour mitiger toute préoccupation. Dans son offre visant à attirer Verizon, nous espérons que le gouvernement Harper n’est pas en train d’ignorer sa responsabilité de mener un examen de sécurité », indique Dave Coles, le président du SCEP.
Pour le syndicat, il s’agit d’une troisième sortie publique en quelques semaines au sujet de la possible incursion de Verizon dans le marché canadien des télécommunications mobiles, par le biais de l’acquisition d’un fournisseur établi. En début de semaine, le SCEP a suggéré la création d’une société d’État de télécommunications qui agirait à titre de quatrième joueur d’envergure nationale au Canada.
À la fin de juillet, le syndicat a manifesté publiquement son opposition à la venue de Verizon en sol canadien. Pour une rare fois, cette prise de position d’un syndicat concordait avec celles de plusieurs employeurs dans le secteur des télécommunications, dont les fournisseurs titulaires Bell, TELUS et Rogers.