Les organisations canadiennes tarderaient à tirer profit des données volumineuses, selon une étude d’IDC Canada. Leurs réponses quant à la perception d’une nécessité, la responsabilité dans la hiérarchie et l’étendue des bénéfices confirmeraient un retard d’adoption.
La firme d’analyse et de recherche IDC Canada, durant l’été 2012, a réalisé pour le compte de l’éditeur de solutions d’analytique SAS une étude sur les enjeux liés aux données volumineuses au sein des organisations canadiennes. Soixante-quinze dirigeants et soixante-quinze responsables des TI d’organisations des secteurs des services financiers, du commerce de détail et des télécommunications et des services publics dont les revenus annuels sont supérieurs à 250 millions de dollars ont participé à cette étude.
Près de la moitié des participants à l’étude au Canada (48 %) auraient affirmé que la vitesse de traitement des données a augmenté dans leur organisation au cours de la dernière année. En comparaison, 64 % des organisations à l’échelle mondiale qui participé à des sondages similaires auraient noté une telle accélération. Parmi les répondants canadiens qui ont noté une augmentation de la vitesse de traitement des données, 38 % auraient affirmé que cette vitesse est « nettement plus rapide ».
« Il y a une augmentation de la puissance de traitement des données au Canada, grâce au niveau abordable des unités de traitement et de stockage, alors que les organisations font face à une croissance du volume des données traditionnelles, a déclaré Carl Farrell, vice-président directeur chez SAS Amérique. Mais est-ce que les organisations ne font que mettre à jour leurs systèmes actuels ou tentent-elles de prendre les devants? C’est ce que nous nous demandons. »
Suffisance
Selon le rapport d’étude d’IDC Canada, 22 % des participants auraient affirmé que leur organisation a une stratégie de gestion des données qui est bien définie et qu’elle détient des ressources qui recueillent et analysent les données pertinentes. D’autre part, 52 % des répondants auraient indiqué que leur organisation comprenait la valeur de ses données et qu’elle y allouait des ressources afin de mieux en tirer profit.
Toutefois, 14 % des participants à l’étude auraient indiqué que leur organisation recueillait une grande quantité de données, mais qu’elle n’en faisait pas une utilisation optimale, alors que 11,3 % des répondants auraient répondu que leur organisation recueillait des données, mais que ces dernières étaient sous-utilisées.
À propos des défis liés à l’accélération du traitement des données, 31,3 % des répondants ont indiqué que leur organisation n’était pas confrontée à des défis majeurs qui ont trait au traitement des données, tandis que 22 % ont répondu que la haute direction de leur organisation ne voyait pas de besoin pour l’accélération du traitement des données.
Parmi l’ensemble des répondants, les principaux défis seraient le manque de technologie (26,7 %), l’augmentation des coûts de traitement (24 %), les délais dus à la validation et l’épuration des données (18 %), la hausse des coûts du stockage des données (16 %), l’absence de processus formel pour la gestion des données (15,3 %) et l’absence de compétences au sein de l’organisation (12,7 %).
Dans son rapport, IDC Canada indique que ces réponses démontreraient une suffisance (complacency) des organisations canadiennes envers le traitement des données volumineuses. La firme indique que seulement 10 % des participants à l’étude auraient dit être familiers avec le cadre d’applications Hadoop et l’analytique haute performance. Les participants auraient été moins familiers encore avec d’autres approches technologiques en traitement de données qui sont promues par le commanditaire de l’étude.
Retard canadien
Dans le cadre de l’étude, 48 % des participants auraient indiqué que leur organisation utilisait les données volumineuses depuis une année et plus. Précisément, 19 % des organisations le feraient depuis une à deux années, 9 % depuis trois à cinq années et 17 % depuis plus de cinq années.
Également, 3 % des organisations utiliseraient les données volumineuses depuis six mois, 7 % commenceraient à y recourir et 12 % envisageraient de le faire au cours des 18 prochains mois. Toutefois, 15 % des organisations n’auraient aucun plan d’utilisation des données volumineuses, tandis que 14 % des répondants ne savaient pas quelles étaient les intentions de leur organisation ou n’ont pas répondu à la question.
Or, les organisations canadiennes seraient en retard sur la moyenne mondiale où 76 % des participants à des études similaires d’IDC auraient indiqué que leur organisation utilisait les données volumineuses depuis au moins une année. Ainsi, 16 % des organisations le feraient depuis une à deux années, 25 % depuis trois à cinq années et 32 % depuis cinq années et plus.
Responsabilité et bénéfice
Une autre disparité entre les organisations canadiennes et les organisations dans le reste du monde se situerait au niveau de la responsabilité de stratégie de gestion des données dans la hiérarchie d’une entreprise. Alors qu’au Canada la plus importante proportion de responsables serait constituée des gestionnaires intermédiaires en TI (25 %), à l’échelle mondiale la plus importante proportion serait celle des responsables des technologies de l’information (30 %).
Les catégories des chefs de la direction, des responsables des TI et des dirigeants principaux d’entreprise avaient des pourcentages plus élevés à l’échelle mondiale qu’au Canada, tandis que les catégories des dirigeants principaux des TI et des gestionnaires intermédiaires des TI avaient des pourcentages plus élevés au Canada qu’à l’échelle mondiale.
« Alors que l’importance des données volumineuses à titre d’actif est énorme pour bon nombre de grandes organisations et même plusieurs petites organisations ailleurs dans le monde, ce rapport démontre qu’on y accorde pas assez de sérieux dans les niveaux supérieurs de la direction des organisations canadiennes », a commenté M. Farrell de SAS.
L’étude d’IDC Canada démontre que les organisations canadiennes recueilleraient ou auraient l’intention de recueillir surtout des données en interne, bien avant les données liées au Web, à la mobilité, aux médias sociaux, aux inventaires, aux senseurs et aux étiquetages.
Enfin, au niveau des bénéfices de l’accélération du traitement des données, l’efficacité d’exploitation devancerait largement la prise des décisions stratégiques et le service à la clientèle. L’identification de nouveaux produits et services, l’expérience client et la vitesse de mise en marché auraient été reconnues d’une moindre façon par les participants à l’étude.
« Je crois qu’il y a un enjeu de conscientisation quant au potentiel du traitement des données volumineuses parmi les organisations canadiennes. Ce n’est pas qu’elles veulent ne rien faire, mais plutôt qu’elles ne comprennent pas bien les opportunités qui y résident dans les données non structurées », a indiqué Cameron Dow, vice-président, Mise en marché, SAS Canada et Amérique latine.