Tout projet d’implantation de réseau social d’entreprise ou d’organisation nécessite de disposer ou de mettre en place une culture collaborative et de coopération assez forte. La notion et la pratique de « communautés » en constituent un levier critique du succès.
Tout d’abord, il est crucial que l’organisation se définisse une grande vision, aussi globale que possible, des objectifs visés par le projet de réseau social. Le but en étant que toutes les énergies et les divers investissements soient concentrés en priorité sur les objectifs stratégiques et leurs facteurs clés de succès. Cette vision doit tenir compte des besoins précis de l’organisation et de ses utilisateurs potentiels.
Aussi, l’organisation devra connaître et évaluer de façon précise le contexte dans lequel elle évolue et dans lequel va se développer le projet de réseau social. Pour ce faire, il est impératif en tout premier lieu de procéder à une analyse précise du contexte organisationnel de l’entreprise. C’est en fait le degré de maturité de l’entreprise qui sera mesuré lors d’une telle analyse, de même que sa capacité organisationnelle à se doter de réseaux sociaux.
L’organisation devra aussi réfléchir sur ses besoins réels, à l’intelligence collective nécessaire pour mener le projet à bien et au degré d’acceptation par les employés. Il est important également de ne pas négliger la gestion du changement que va initier un tel bouleversement organisationnel et la nécessité de l’apparition de nouvelles expertises, encore rarement définies et catégorisées.
Enfin, l’organisation, pour le principe de précaution et dans un but d’efficacité, devra se doter d’un plan d’accompagnement. C’est la notion globale de gouvernance organisationnelle qui devra y être abordée, de même que l’approche de mise en place, de gestion et d’animation de diverses communautés qui devra être initiée à moyen et long terme.
Pour réussir leurs projets d’implantation de réseaux sociaux, les organisations devront veiller à éviter quelques pièges grossiers qui se présenteront inévitablement sur leur route. Ainsi, la première prudence invitera les organisations à s’assurer de ne pas se lancer à corps perdu dans un projet avec autant d’impact seulement par un effet de mode, ou pour satisfaire un ego organisationnel.
S’il n’y a pas un vrai besoin opérationnel à satisfaire, l’échec semble assuré. Il est important, voir critique, de convaincre l’organisation qu’un tel projet est stratégique, qu’il est aligné avec les objectifs d’affaires et qu’il dispose d’un niveau élevé de visibilité et de mobilisation des utilisateurs. De plus, un tel réseau peut devenir un véritable outil d’aide au travail du personnel, en lui permettant d’avoir accès directement et en mode « juste à temps » à une information, une expertise, un savoir, une compétence ou une ressource nécessaire.
Il y a actuellement encore fort peu de retours réels, fiables, répétitifs et bien documentés de cas d’implantation à succès de réseaux sociaux d’entreprises. Il s’agit actuellement d’un grand laboratoire d’expérimentation dont les lois, les méthodes et les pratiques se cristallisent un peu plus jour après jour. Il s’agit d’une tendance dont l’industrie ne maîtrise pas encore tous les tenants et les aboutissants. Mais, tout est une question de temps, de pratique et d’expertise émergente.