Alain Aubut, président-directeur général de la Fondation de l’entrepreneurship, est la personnalité du mois de juin 2011 en TI au Québec.
Entrepreneuriat, direction d’entreprise, consultation, coaching, mentorat… la carrière d’Alain Aubut a pris diverses tangentes depuis qu’elle a débuté, il y a 25 ans. Si les TI constituent le dénominateur commun de l’éventail d’activités auquel s’est livré cet inlassable travailleur, sa motivation première lui est venue de la passion qui l’anime – pour son travail et le contexte dans lequel il l’accomplit.
Si riche soit-elle après un quart de siècle, sa carrière semble loin d’être terminée; il y a tout juste quelques mois, Alain Aubut a accepté le poste de président-directeur général de la Fondation de l’entrepreneurship, organisme qui promeut l’esprit d’entreprise, cause à laquelle il se voue corps et âme.
Débuts effervescents
Cependant, ses toutes premières amours ont été les TI. Fort d’un diplôme de programmeur-analyste, il se lance en affaires dans les années 1980 en fondant Logiciels éducatifs Auba, firme spécialisée dans la commercialisation de contenus numériques. Dès le départ, M. Aubut s’investit dans la communauté sectorielle, en siégeant notamment au Conseil de l’industrie du logiciel éducatif et de formation de même qu’au sein d’un comité consultatif du ministère de l’Éducation. Il établit ainsi une habitude qu’il maintiendra tout au long de sa carrière, soit d’appuyer diverses organisations TI – dont l’Alliance numérique, où il a été président du conseil de 2002 à 2003, et le CEFRIO, auquel il vient de se joindre en tant que membre du conseil d’administration.Logiciels éducatifs Auba sera vendue à Quebecor en 1995 et, dès l’année suivante, Alain Aubut lance une deuxième entreprise, DM Distribution Multimédia. Cette dernière deviendra le plus grand distributeur de logiciels de langue française au pays avant d’être vendue à Quebecor Media en 2000. Au cours des deux années suivantes, M. Aubut occupera les fonctions de directeur général de la nouvelle filiale de Quebecor Media.
Malgré les succès notoires qu’il a connus, il ne se fait pas d’illusion quant à la suite des choses. En 2002, il devient clair à ses yeux que l’essor du Web, conjugué à l’effondrement de la bulle TI, marque la fin du modèle commercial traditionnel des contenus numériques. Libre comme l’air, il accepte alors des mandats de consultation auprès d’entreprises technologiques, au pays et à l’étranger – en Tunisie notamment. « Je me suis trouvé un talent pour aider les autres, souligne-t-il. Je le faisais déjà dans diverses associations, mais là, je pouvais aider les chefs d’entreprise à grandir. »
Du coaching au mentorat
Son parcours s’en trouvera transformé. Poursuivant dans la même veine, il devient, en 2006, membre du conseil de la Corporation SAGE, organisme desservant la région de la Capitale nationale et faisant partie du réseau de mentorat (Réseau M) de la Fondation de l’entrepreneurship. Il connaît dans cette organisation une ascension rapide, atteignant la présidence du conseil de SAGE en 2008. « Le mentorat a été une révélation pour moi, indique-t-il. En tant que mentor, on travaille sur le savoir-être de l’entrepreneur et non pas sur les aspects techniques de l’organisation, qui relèvent davantage de la consultation et du coaching ».En 2008 également, il accède au poste de directeur général de l’École nationale en divertissement interactif (ÉNDI), organisation qu’il a contribué à mettre sur pied à compter de 2006. Il quittera ces fonctions au bout de dix mois afin de devenir vice-président du Réseau M, emploi qui, de toute évidence, correspond davantage à sa passion du moment. Il dirige alors une organisation qui compte huit employés, coordonne les activités de 1 200 mentors et de 70 organismes porteurs, et dispose d’un budget de 1 million de dollars.
« Toujours plus loin » semble être sa devise. Aussi devient-il, comme nous l’avons vu, président de la Fondation de l’entrepreneurship moins d’un an plus tard. « Au Québec, nous soulignons beaucoup le succès de certains entrepreneurs, mais nous oublions qu’il y en a deux fois moins que dans le reste du Canada, qui ne figure pourtant pas parmi les meilleurs pays à ce chapitre, dit-il pour expliquer son engagement dans la Fondation. Dans dix ans, il nous manquera 38 000 repreneurs d’entreprise, ce qui menace directement la structure économique du Québec. »
Et les TI dans tout cela? « Elles sont intimement liées au mentorat, répond-t-il. Dans le contexte de mondialisation actuel, les entrepreneurs doivent rester très près des technologies. Il ne s’agit pas d’un mal nécessaire, mais d’une obligation. Les entreprises qui négligent les TI aujourd’hui peuvent être certaines que cela les rattrapera dans quelques années. »
Le choix de la Personnalité du mois en TI au Québec est le fruit d’une collaboration entre le Réseau ACTION TI, Direction informatique et de nombreux partenaires de l’industrie.