Selon un sondage mondial réalisé par la firme Gartner auprès de responsables des technologies de l’information, 49 % des PME canadiennes pourraient déployer en infonuagique la moitié de leurs infrastructures et applications entre 2011 et 2015.
Dans le cadre du Forum TI-PME, un événement organisé par l’entreprise spécialisée en formation Technologia, Robert Langlois, vice-président et partenaire exécutif à la firme d’analyse Gartner, a indiqué que les responsables des TI des petites et moyennes entreprises au Canada accorderaient la priorité en 2011 à l’informatique en nuage, au même titre que leurs confrères au sein d’entreprises de toute taille à l’échelle de la planète.
Cette affirmation émane des résultats d’un sondage qui a été effectué par la firme Gartner de septembre à décembre 2010 auprès de 2 014 responsables des TI au sein d’organisations partout dans le monde, dont 44 responsables oeuvraient pour des PME au Canada.
Toutefois, outre l’infonuagique, le sondage de Gartner révèle des priorités différentes pour les deux types d’organisations. Alors que les organisations en général accorderaient leur attention à la virtualisation et à la mobilité en 2011, les PME canadiennes accorderaient plutôt leur priorité à la réseautique, à la voix et aux communications puis à la gestion des technologies de l’information.
M. Langlois explique ces différences par le niveau de maturité des organisations. « La réseautique et les télécoms ont été maîtrisées par les grandes entreprises depuis longtemps, et en matière de mobilité elles en sont rendues à exploiter les tablettes numériques afin de pousser plus loin leurs processus. Les PME, de leur côté, sont encore aux prises avec des éléments de base. »
Forte progression prévue pour l’infonuagique
À propos du moment où une organisation exploiterait 50v% de ses infrastructures et de ses applications au moyen de l’informatique en nuage, Gartner indique que 7 % des PME canadiennes avaient atteint ce seuil en 2010 et que 49 % comptaient y parvenir entre 2011 et 2015. 21 % des PME canadiennes pourraient atteindre ce seuil entre 2016 et 2020, alors que que 23 % des organisations n’y parviendraient jamais.
En comparaison, 3 % des organisations de toute taille à l’échelle planétaire exploitaient la moitié de leurs infrastructures et applications par le biais de l’informatique en nuage en 2010, alors que 43 % comptaient le faire d’ici 2015. 31 % de l’ensemble des organisations pourraient atteindre ce seuil entre 2016 et 2020, mais 23 % des organisations pourraient ne jamais atteindre ce seuil.
M. Langlois reconnaît l’écart remarquable entre le niveau d’adhésion actuel de l’infonagique de l’ensemble des organisations à l’échelle mondiale et celui des PME canadiennes, mais il fournit une explication pour l’avance des petites et moyennes entreprises canadiennes en la matière.
« Les PME ont les mêmes besoins que les grandes organisations, mais ils sont en général moins complexes. Ces entreprises sont plus entrepreneuriales et sont plus agiles. Dans l’ensemble les plus grosses entreprises ont plus de risques à prendre, alors que les PME sont prêtes à embrasser le concept et à aller de l’avant », indique-t-il.
M. Langlois a souligné que les trois principaux obstacles au recours à l’informatique en nuage il y a trois ans, soit la sécurité, l’emplacement des données et l’intégration à l’infrastructure technologique existante, avaient été atténués par la démonstration de la robustesse du chiffrement, la sophistication des fournisseurs en matière d’hébergement géographique et par la publication de modules enfichables qui permettent l’utilisation de services d’infonuagique au sein d’applications internes, à travers un pare-feu.
« Maintenant, les organisations désirent ne pas interagir avec un seul fournisseur. Au moyen d’une normalisation et une standardisation, on s’attend à ce que d’ici cinq à sept ans il soit plus facile de transférer ses données en nuage d’un fournisseur à un autre », a indiqué M. Langlois.
Approche hybride
Également, M. Langlois a indiqué qu’une approche hybride, qui combine l’informatique sous sa forme traditionnelle et l’informatique en nuage, constituera une pratique exemplaire au cours des prochaines années.
M. Langlois explique cette cohabitation des deux modes d’exploitation en informatique par le fait que des organisations devront respecter des contrats ou amortir des investissements existants avant de passer au mode de l’informatique en nuage.
« Aussi, il y a des solutions qu’on ne retrouvera pas en infonuagique. Un de nos clients utilise une solution tellement spécialisée qu’il n’y a pas de fournisseur qui ait des économies d’échelle à vouloir développer une telle solution en nuage… », souligne M. Langlois.
Jean-François Ferland est rédacteur en chef adjoint au magazine Direction informatique.