Michel Goudreau, directeur du Centre de formation professionnelle des Riverains de la Commission scolaire des Affluents est la personnalité du mois de décembre 2010 en TI au Québec.
À l’heure où l’absence de relève préoccupe l’industrie des TI, Michel Goudreau et son équipe du Centre de formation professionnelle des Riverains apportent une aide précieuse à cet égard.
Au Centre de formation professionnelle (CFP) des Riverains, à Repentigny, quelque 400 étudiants sont inscrits au programme intégré secondaire-collégial (PISC), qui offre une formation spécialisée en informatique ou en électronique. Quatre-vingt-dix-sept pour cent d’entre eux terminent leurs études secondaires et passent au cégep. De plus, une très forte proportion de ces élèves choisit de poursuivre à l’université – au Cégep de Rosemont, par exemple, elle est de 87 %.
Cette réalisation digne de mention, dont on tire une grande fierté au CFP des Riverains et à la Commission scolaire des Affluents, stimule la préparation de la relève en TI, amenant un vent de fraîcheur dont l’industrie avait bien besoin. Ce qui est d’autant plus remarquable, c’est qu’au moment où le programme a été mis sur pied, en 2006, seulement 40 étudiants y étaient inscrits. Pour Michel Goudreau, directeur du CFP des Riverains, la formule choisie, ainsi que le travail et la passion de son équipe, stimulent l’intérêt pour les sciences et les mathématiques. Obligatoires dans le cadre du programme, ces matières sont trop souvent rébarbatives aux yeux des jeunes.
Le PISC propose d’obtenir trois diplômes en cinq ans. Du secondaire IV jusqu’au cégep, l’étudiant obtient un diplôme d’études secondaire (DES), puis un diplôme d’études professionnelles (DEP) et un diplôme d’études collégiales (DEC) en informatique ou en électronique. Bien que la très grande majorité des élèves poursuive le programme au cégep, il est possible d’entrer sur le marché du travail fort d’un DES ou d’un DEP pour celui qui le souhaite. Ceux qui optent pour le collégial ont l’occasion d’obtenir leur DEC en deux ans et demi au lieu de trois. Enfin, le programme a pour partenaire principal l’École de technologie supérieure (ÉTS) où, après le cégep, les étudiants peuvent mener des études en génie des technologies de l’information ou en génie logiciel.
« La plus grande force du programme est que l’étudiant est certain d’être accepté au cégep, et le deuxième, qu’il sera accepté à l’ÉTS s’il réussit ses études », indique Michel Goudreau.
Une vocation
C’est en 2004 que, constatant le peu du succès des formations menant à un DEP en électronique à la grandeur du Québec, Michel Goudreau et deux collègues entreprennent de modifier celle qui était offerte à la Commission scolaire des Affluents. Deux ans plus tard, le PISC était lancé au CFP des Riverains.
Cette démarche s’inscrit dans l’engagement de M. Goudreau à l’égard de l’éducation. Il s’agit d’un choix précoce, qui remonte à ses études universitaires en enfance inadaptée. Sa carrière l’aura amené à occuper divers postes, dont ceux de directeur d’une école spécialisée dans les troubles de comportement et d’enseignant de différentes matières, y compris les mathématiques. Il a obtenu le Prix du premier ministre pour l’excellence dans l’enseignement des sciences et des mathématiques et un prix d’excellence décerné par l’ENAP pour un projet de minientreprise mis sur pied avec ses élèves.
La motivation première de Michel Goudreau est d’aider les étudiants à décrocher un diplôme. L’atteinte de ce but lui « vaut dix fois son salaire », avoue-t-il. Outre le succès des élèves dans le cadre du PISC, il éprouve une haute satisfaction à l’idée de mobiliser une équipe de travail dans la poursuite d’un objectif commun et d’utiliser les technologies pour encourager les jeunes à terminer leurs études. Pour lui, les succès du programme démontrent le savoir-faire de l’école publique, qui n’est pas reconnu à sa juste valeur.
Lorsqu’ils ont entrepris de mettre sur pied le PISC, les instigateurs du projet étaient motivés au premier chef par la lutte au décrochage scolaire, dont le taux devenait alarmant. Puisque 97 % de la clientèle choisit d’aller au cégep, ils peuvent dire mission accomplie. Les résultats dépassent sans doute leurs espérances, car un nombre aussi élevé que 400 étudiants en informatique et en électronique au sein d’une même institution d’enseignement est absolument unique en Amérique du Nord, voire dans le monde, aux dires des dirigeants de l’ÉTS.
La réussite éclatante du PISC suscite beaucoup d’intérêt. On sait déjà qu’à Victoriaville, un programme semblable sera offert, et le modèle est « exportable » sur tout le territoire du Québec, estime le directeur du CFP des Riverains. Il s’agit d’une possibilité fort intéressante. D’autres institutions pourraient ainsi contribuer à diplômer des jeunes en informatique et en électronique, et ce faisant, à exaucer le souhait le plus cher de Michel Goudreau.
Le choix de la Personnalité du mois en TI au Québec est le fruit d’une collaboration entre le Réseau ACTION TI, Direction informatique et de nombreux partenaires de l’industrie.