Un groupe composé de chercheurs universitaires canadiens et d’Ericsson Canada vient d’obtenir un financement public dans le cadre de la National Cybersecurity Coalition pour des recherches avancées sur la lutte contre les cybermenaces.
Des chercheurs de l’Université Concordia, de l’Université du Manitoba, de l’Université de Waterloo et d’Ericsson ont annoncé cette semaine qu’ils consacreraient trois ans à un projet de 2,2 millions de dollars visant à utiliser l’intelligence artificielle (IA) et l’automatisation pour améliorer la sécurité de la 5G et des futurs réseaux sans fil. De cette somme, les partenaires investissent 1,2 million de dollars, tandis que 1 million de dollars proviendra du gouvernement canadien.
L’objectif est de développer des mécanismes intelligents de détection, d’atténuation et de prévention des anomalies utilisant l’apprentissage automatique et l’IA, afin de doter les opérateurs mobiles de mécanismes de sécurité de contrôle automatisés et en boucle fermée qui sécurisent leurs réseaux contre les cyberattaques.
« Nous ne sommes qu’au début de la 5G », a déclaré Paul Baptista, directeur des ventes d’Ericsson Canada et ancien responsable de son site de Montréal, dans une entrevue. « La 5G va évoluer au cours des cinq prochaines années. Ce que nous faisons, c’est prendre de l’avance en effectuant des recherches avant que les technologies ne soient déployées dans le monde entier. »
Eva Fogelström, directrice de la sécurité chez Ericsson Research, a souligné dans une entrevue que les installations montréalaises de l’entreprise effectuent des recherches sur la cybersécurité depuis des années.
« Il s’agit d’un projet de recherche », a-t-elle déclaré. « Ce que nous recherchons, ce sont de nouvelles solutions et de nouvelles méthodologies pour la 5G et au-delà. » Les résultats de la recherche qui pourraient être commercialisés seront publiés.
Azadeh Tabiban, professeur adjoint d’informatique à l’Université du Manitoba, a déclaré dans un communiqué que la collaboration industrie-université et le soutien financier permettront de créer des solutions pratiques pouvant être intégrées aux environnements du monde réel. « Un tel effort conjoint conduit à des réseaux 5G plus transparents et plus sécurisés, ce qui accroît l’adoption plus large des technologies compatibles 5G avec des avantages rentables et vitaux pour notre société. »
Ottawa a réservé 80 millions de dollars pour des projets dans le cadre du Réseau d’innovation en cybersécurité, une initiative publique-privée annoncée l’année dernière pour soutenir la croissance de l’écosystème de cybersécurité du Canada. Le Réseau, composé de membres industriels et universitaires, sélectionne les projets. Jusqu’à présent, un peu plus de 11 millions de dollars ont été alloués à 20 projets, dont 1 million de dollars pour le projet 5G.
Le groupe Ericsson n’est pas le seul projet à s’intéresser à l’utilisation de l’IA. Un groupe composé de chercheurs de Rogers Communications et de l’Institut canadien pour la cybersécurité de l’Université du Nouveau-Brunswick a reçu un peu moins de 241 000 $ pour voir si l’IA peut être utilisée pour la gestion des vulnérabilités.
D’autres groupes travaillent à trouver de nouveaux moyens d’identifier numériquement le comportement des clients afin de réduire la fraude, en utilisant ce que l’on appelle l’IA émotionnelle pour identifier l’humeur négative et la distraction des automobilistes, et en trouvant des moyens d’utiliser l’informatique quantique pour améliorer la sécurité des modules de sécurité matériels des ordinateurs qui gèrent les clés numériques.
Adaptation et traduction française par Renaud Larue-Langlois.