Le gouvernement canadien fait fausse route en matière de politiques de télécommunications sans fil, selon l’École de politique publique de l’Université de Calgary.
Le nouveau rapport « Wireless competition in Canada: an assessment » (Concurrence sans fil au Canada: une évaluation), du professeur Jeffrey Church du département d’économie et d’Andrew Wilkins, chercheur associé du programme d’économie numérique de l’Université de Calgary, a cherché a comprendre l’état de la concurrence en matière de télécommunications sans fil au Canada.
L’ouverture à la concurrence
Les deux chercheurs se sont penchés sur les arguments voulant qu’une ouverture du marché à une plus grande concurrence puisse faire baisser les prix des services de sans fil aux utilisateurs.
Cette ouverture est, elle aussi, recherchée par le gouvernement canadien. « Le gouvernement semble avoir décidé qu’il est responsable des prix de la téléphonie sans fil et que [ceux-ci] sont trop élevés dû à un manque de concurrence, explique le professeur Church. [Le gouvernement] a donc engagé ses politiques pour avoir quatre fournisseurs de télécommunications sans fil dans chaque région et il déplace des montagnes avec son programme politique afin d’en attirer de nouveaux. »
Le rapport démontre en effet que le marché canadien des télécommunications sans fil est pourtant moins concentré qu’il n’y parait. Bien que, comparativement aux autres pays, il possède moins de petits joueurs, la concurrence est bien balancée. En effet, il existe une limite naturelle au nombre possible de petits fournisseurs en télécommunication sans fil sur un même territoire.
Selon le rapport, « les efforts visant à créer une concurrence à court terme, en augmentant le nombre de fournisseurs de service, vont tout simplement réduire les marges de profits à court terme et ne seront pas maintenus sur le long terme… »
Les petits fournisseurs de télécommunications devront sortir du marché ou se consolider afin de rétablir des marges de profits.
Le marché canadien et les téléphones intelligents
L’étude de l’École de politique publique démontre aussi qu’il existe une différence dans les services sans fil utilisés par les Canadiens par rapport au reste du monde. Alors que les critiques affirment que le réseau cellulaire est l’un des pires du monde industriel, le rapport modère cet argument en précisant que les consommateurs canadiens utilisent d’abord des réseaux rapides, dû à une forte utilisation des téléphones intelligents et donc, de transferts de données.
Les fournisseurs de téléphonie sans fil doivent donc s’adapter à cette demande et offrir plus de services de transfert de données aux utilisateurs. Les Canadiens utilisent plus de téléphones intelligents que leurs voisins américains ou français, plus de 45 % des connexions sans fil se font par un téléphone intelligent. Les prix offerts par les fournisseurs de télécommunication sans fil doivent donc refléter la qualité et la vitesse du réseau selon le rapport.
Jeffrey Church et Andrew Wilkins arrivent à la conclusion que le gouvernement devrait se concentrer sur des politiques encourageant la concurrence inter-réseau. Il devrait aussi inverser le cours de ses politiques actuelles qui réduisent ou limitent les investissements possibles par les grands fournisseurs de télécommunications sans fil.