Les fournisseurs de services téléphoniques canadiens pourraient avoir atteint un point de bascule en matière de sécurité Internet.
Selon l’hypothèse discutée lors d’une table ronde à l’occasion de l’événement industriel Canadian Telecom Summit à Toronto et rapportée par IT World Canada, les entreprises de téléphonie essaieraient de protéger les données privées de leurs clients, mais des gouvernements feraient pression sur elles pour qu’elles en révèlent davantage.
IT World Canada rappelle que les fournisseurs de services téléphoniques sont des cibles géantes pour les cyberattaques, car elles sont des plaques tournantes de trafic numérique et de données qui sont transportées et échangées sur des téléphones intelligents.
Selon les propos, rapportés par IT World Canada, du directeur de la sécurité de l’information chez Bell, Vivek Khindria, la proactivité en sécurité serait moins dispendieuse que la réactivité, en plus de permettre un meilleur contrôle budgétaire.
Selon la table ronde, les entreprises de téléphonie sont les cibles de centaines d’attaques à chaque heure, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la valeur actionnariale, sur la confiance des clients et sur la réputation des marques, sans compter sur la protection des informations personnelles privées.
Par contre, le directeur du Citizen Lab de la Munk School of Global Affairs de l’Université de Toronto, Ron Deibert, a cependant rappelé que la Cour suprême a récemment dû intervenir et prononcer une décision selon laquelle la police doit dorénavant avoir un mandat avant de pouvoir demander à des fournisseurs de services Internet et de télécommunications de l’information sur un abonné.
Ron Deibert a aussi rappelé les révélations du fournisseur de services mobiles Vodafone, selon lesquelles au moins six pays, dont les noms n’ont pas mentionnés, seraient en mesure de demander le contenu vocal complet des conversations des abonnés.