La vente de musique en ligne ne cesse d’augmenter, au point où le service iTunes rivalise avec les détaillants en brique et mortier. Dire qu’on ne donnait pas cher de la peau du service…
Ah, Internet… Ce média a donné aux individus informatisés un accès sans précédent à une myriade de contenus inédits ou inconnus en format texte, audio ou vidéo. Avec le temps, la quantité et la qualité des contenus ont augmenté de façon exponentielle, au grand plaisir des curieux de nature.
La musique n’y a pas échappé. Après quelques initiatives personnelles de mise en ligne de créations musicales, des filous ont décidé de procéder au piratage de chansons ou d’albums de musique par le biais de sites d’échange. Alors que l’industrie musicale s’est attaquée au phénomène qui entraîne d’importantes pertes en revenus pour les producteurs, les distributeurs et les artisans, des initiatives de vente légale en ligne de pièces musicales ont germé sur le Web, dont le célèbre service iTunes d’Apple qui est disponible aux États-Unis depuis 2003 et au Canada depuis 2004.
Le phénomène de la vente légale de musique en ligne ne cesse de s’intensifier, et une firme américaine de marketing nommé NPD Group http://www.npd.com/ a confirmé la tendance lors de la publication du top 10 des détaillants de musique aux États-Unis. Au troisième trimestre de 2005, le service iTunes occupait le septième rang des détaillants en fonction du nombre d’unités vendues (douze chansons individuelles étant comptabilisées comme l’équivalent d’un album). Les premières places au palmarès sont occupées respectivement par Wal-Mart, Best Buy, Target, Amazon.com et, à égalité, FYE et Circuit City. Les rangs huit à dix sont occupés par Tower Records, Sam Goody et Borders.
Outre une première percée d’un service en ligne de vente musicale, on constate parmi les entreprises classées dans les premiers que seule FYE est une chaîne spécialisée en produits musicaux, alors que les autres sont des détaillants génériques ou des magasins d’électronique. Est-ce un signe des temps ? Est-ce que la fin des disquaires est proche ? Heureusement, le magasinage par lèche-vitrine demeurera une pratique recherchée par les consommateurs, mais l’importance des espaces de vente sur le Web semble être là pour rester. Les magasins traditionnels n’ont pas le choix de s’adapter…
Le succès de la vente légale en ligne est double, puisqu’il vient démentir les prédictions de nombreux technodevins de salon qui, assis dans leurs chaises ergonomiques, ont juré que la vente légale de musique sur Internet ferait chou blanc (ou patate) alors que le piratage était bien implanté dans les moeurs des internautes. Or, la prolifération de fichiers de piètre qualité piratés à un bas taux en kbps et des faux fichiers contenant des ordures sonores au lieu de la chanson convoitée en ont fait déchanter plusieurs. Le phénomène demeure, certes, mais les poursuites intentées par l’industrie contre les Napster, Kazaa et autres eDonkey du monde virtuel ont refroidi les ardeurs de plusieurs mélomanes.
Le seul danger qui guette la vente légale en ligne est l’augmentation des tarifs à la chanson, ce qui risquerait d’entraîner un retour en force du piratage. Sinon, la vente de chansons à la pièce semble être le terrain mitoyen pour tous les acteurs du dossier.
Car après tout, sans Internet et les formats de fichier MP3 et AAC, tout le phénomène de la vente en ligne et du piratage de la musique serait caduc. Imaginez deux minutes ce que serait la vie si l’on utilisait encore des rouleaux de cire !