La moitié des Québécois achètent en ligne, mais ces achats se font en grande majorité sur des sites d’entreprises situées à l’extérieur du Québec.
C’est ce que révèle l’édition 2013 de l’enquête Indice du commerce électronique au Québec qui a été dévoilée par le CEFRIO.
Les résultats de l’étude du CEFRIO, un organisme québécois de liaison et de transfert dans le domaine des technologies de l’information, ont été présentés lors d’un déjeuner-conférence réunissant près de 300 personnes du monde des affaires. Bien que le marché du commerce électronique soit en progression constante, la représentation des entreprises québécoises est encore faible.
Un dollar sur quatre dépensé au Québec
« Les résultats de notre enquête le démontrent, l’achat en ligne est bien ancré dans les habitudes des adultes québécois, qui achètent de nombreux produits dans de multiples catégories. Par contre, seulement un dollar sur quatre est dépensé sur un site québécois. Il y a là matière à réflexion pour nos dirigeants et entrepreneurs, qui ne sont de toute évidence pas aussi actifs en matière de vente en ligne que ne le sont les consommateurs québécois », a souligné Claire Bourget, directrice de la rechercher marketing au CEFRIO.
En effet, outre les offres du secteur des Billetteries et Spectacles, les entreprises québécoises sont minoritaires quant aux pourcentages des dépenses effectuées par la clientèle, en comparaison avec les entreprises situées à l’extérieur du Québec.
Ainsi, dans le secteur des Billetteries et Spectacles, 66 % du montant total est dépensé sur des sites québécois, tandis que dans le secteur Électronique cette proportion n’est que de 2 %, les principaux achats provenant des États-Unis (56 %).
Toutefois, cette différence n’est pas observable dans tous les secteurs, les habitudes des consommateurs variant d’un secteur de vente à l’autre. Dans les secteurs Voyages et Hébergements et Livres, Revues et Journaux, les Québécois utilisent une grande part de sites du Québec, soit 34 % et 39 % respectivement. Ces disparités sont imputables à la culture technologique selon Stéphane Ricoul, cofondateur de eComMTL.
« Je ne suis pas convaincu que le Québec a pris en main son commerce électronique, a-t-il indiqué. Il nous manque peut-être un petit coup de pouce du gouvernement et une volonté commune, pour que le commerce électronique prenne son essor. »
Analyse par des acteurs du commerce électronique au Québec
Invités à se prononcer et à partager leur expérience en table ronde sur la situation après la présentation des résultats de l’enquête, les décideurs Yannick Bédard, vice-président stratégies digitales chez Sid Lee Technologies, Michel Bellavance, vice-président ventes et marketing et copropriétaire chez Souris Mini, David Grégoire, vice-président technologies chez Voyages à Rabais et Blaise Renaud, directeur général du Groupe Renaud-Bray, ont indiqué leur optimisme.
Pour le Groupe Renaud-Bray, bien qu’Amazon arrive loin devant ses 189 concurrents identifiés – près de 30 % du total des achats de livres au Québec s’effectuent par le site d’Amazon, alors que l’ensemble des détaillants québécois constituent 39 % du total des achats – le détaillant électronique peut néanmoins servir de plateforme de vente pour les entreprises québécoises. « Je vends les mêmes produits par Amazon [que je vends en magasin], affirme Blaise Renaud, directeur général du Groupe Renaud-Bray. C’est une occasion pour les entreprises québécoises de lister [sic] leurs produits à l’extérieur du pays. »
Les entreprises québécoises bénéficient aussi d’une plus grande rapidité de transformation et d’une agilité propre aux petites entreprises que les grandes entreprises ne peuvent pas toujours permettre, a rappelé Yannick Bédard, vice-président stratégies digitales chez Sid Lee Technologies.
Les invités ont aussi rappelé que les entreprises qui souhaitent se démarquer dans le secteur du commerce électronique doivent se forger leur propre expertise et aller de l’avant.
« Il faut croire en notre produit, nous avons tous des choix [à faire], a expliqué Michel Bellavance, vice-président ventes et marketing et copropriétaire chez Souris Mini. [Les entreprises] ne devraient plus avoir peur d’aller vers le transactionnel… ça marche, il n’y a pas de raison d’avoir peur. »