Le terme « intelligence artificielle » aurait été utilisé à tort et à travers jusqu’à en perdre son sens, selon un texte qui a été publié par The Atlantic.
Selon l’auteur, qui est professeur d’informatique interactive au Georgia Institute of Technology, « intelligence artificielle est souvent juste une manière sophistiquée de parler d’un programme informatique ». Il rappelle qu’à la base le terme « intelligence artificielle » impliquait en plus les notions de « conscience, volonté, sensibilité et conscience de soi » des machines.
Ainsi, Ian Bogost remet en question une « prétendue intelligence artificielle dans les médias, l’industrie et la technologie », tout en reconnaissant que des aspirations justifient parfois l’usage du terme.
Par exemple, à son avis, les « véhicules autonomes déploient une combinaison de capteurs, de données et de calcul informatisé pour accomplir du travail complexe de conduite automobile », mais ils ne seraient que du logiciel sans sensibilité, sans volonté, sans conscience de soi et sans capacité d’apprendre par eux-mêmes en fonction des changements à leur environnement.
De plus, Bogost soutient que les exemples d’utilisation « réductrices » du terme « intelligence artificielle » incluent le système d’identification des commentaires toxiques en ligne qui est financé Google, qui ne serait en fait selon lui qu’un « algorithme d’apprentissage-machine », ainsi que les filtres de Twitter qui sont présentés comme étant de l’intelligence artificielle.
Du côté de Facebook, Bogost considère que l’outil de détection des pensées suicidaires annoncé par Facebook comme relevant de l’intelligence artificielle ne serait en fait lui aussi qu’un filtre de ce qui est publié sur la plateforme Facebook et qui n’aurait que les capacités de reconnaître des modèles typiques et d’avertir des humains.
Bogost explique que des entreprises auraient tendance à « fanfaronner » au sujet « d’acquisitions en intelligence artificielle » sans clairement la définir et que des rapports de tendances préparés par certaines firmes évoqueraient une révolution du travail par l’intelligence artificielle sans jamais fournir trop de détails non plus au sujet du réel niveau d’innovation impliqué.
L’auteur conclut que jusqu’à maintenant « les systèmes informatiques n’ont rien de spéciaux » et que le terme « intelligence artificielle » n’a parfois été utilisé que pour essayer de se différencier en apparence par rapport à d’autres services logiciels « ordinaires ».
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