BLOGUE – Depuis le début du siècle, le logiciel libre est à la source de toutes les révolutions technologiques, de l’avènement de l’infonuagique à l’Internet des objets, en passant par le Big Data et l’impression 3D. Il fut également un élément clé dans la réussite des grandes organisations du Web – Amazon, Google, Twitter, Ali Baba, Facebook, etc.
Cependant, comme je le soulignais dans mon billet intitulé « Logiciel libre : soyons clairs! », il demeure mal compris par une grande partie de la communauté des gestionnaires en TI.
Pour preuve, je parlais récemment à un gestionnaire principal de projet TI évoluant dans une des cinq plus grandes institutions financières canadiennes. Ce dernier m’a dit mot pour mot : « Sharepoint c’est mature, pas comme l’open source ». Je pourrais vous donner plusieurs raisons pour illustrer le manque de fondement de cette affirmation, principalement que le code source libre n’est pas un produit. Toutefois, ce n’est pas le sujet de ce billet et je pense que mon point est suffisamment clair.
Pour palier à ce manque de compréhension, l’objectif de mes différentes interventions – conférences, articles – était de véhiculer le message selon lequel le logiciel libre est nul autre que le carburant de l’économie du 21e siècle et qu’il doit être considéré comme tel. En effet, ce dernier représente une opportunité exceptionnelle pour les grandes organisations, car il est non seulement une réponse aux principaux défis auxquels elles font face – hétérogénéité des SI, sécurité, performance, disponibilité des ressources – mais il est également créateur de valeur – rythme d’innovation, développement et internalisation de l’expertise, indépendance vis-à-vis de l’éditeur, etc.
La participation en grand nombre de chefs de la direction, de responsables des technologies de l’information et de vice président(e)s au dernier sondage intitulé « The Future of Open Source » renforce mon positionnement et témoigne du fait que le logiciel libre répond aujourd’hui adéquatement à des besoins d’affaires. Autrefois ignoré, il est maintenant considéré comme un outil stratégique dans plus de 78 % des organisations.
Je vous propose d’analyser plus en détails les résultats du sondage afin de mieux comprendre l’état actuel de l’adoption du logiciel libre en entreprise :
- Dans le cadre de projets TI, le logiciel libre est systématiquement prioritaire pour 66 % des répondants;
- 67 % des organisations avec plus de 5 000 employés contribuent à des projets de logiciels libres;
- 93 % des organisations ont augmenté leur implication dans des projets libres au cours des douze derniers mois;
- 64 % des organisations contribuent à des projets de logiciels libres, une augmentation de 14 % par rapport à l’année précédente. Également, 88 % planifient augmenter leur niveau de participation au cours des deux à trois prochaines années.
Selon le sondage, les raisons principales qui justifient cet engouement sont les suivantes :
- 50 % croient que le logiciel libre leur permet d’attirer les meilleures ressources techniques;
- 65 % croient que le logiciel libre génère un avantage compétitif;
- 58 % pensent que le logiciel libre est plus évolutif que ses alternatives propriétaires;
- 55 % pensent que le logiciel libre est plus sécuritaire que ses alternatives propriétaires et que cette tendance va s’accentuer au cours des deux ou trois prochaines années;
- 90 % pensent que le logiciel libre est un moteur d’innovation et qu’il permet d’accélérer les délais des déploiements;
- 78 % pensent que le logiciel libre leur permet d’améliorer leurs marges.
Pour conclure, je citerai Dries Buytaert, fondateur du gestionnaire de contenu libre Drupal utilisé par la STM, la Ville de Montréal, Guardian Life, Los Angeles, Pfizer, NBC, BBC, etc. :
« Les chiffres ne mentent pas. Cette année a une nouvelle fois était synonyme de succès pour le logiciel libre, que ce soit au niveau de l’adoption dans les grandes entreprises comme dans les PME. Le sondage confirme ce que nous savons depuis toujours – le logiciel libre est un moteur de l’innovation[…] »