Dans la première partie de mon billet, j’expliquais que certaines organisations considèrent le système d’information comme un simple support à l’action, alors que d’autres en font un outil central. La perception des acteurs internes va conditionner le rôle plus ou moins stratégique du système d’information. Ce positionnement affectera directement la performance du SI et sa participation aux résultats organisationnels.
Pour comprendre les enjeux du système d’information, il convient donc de s’interroger sur la perception de celui-ci par les acteurs de l’entreprise, notamment les dirigeants. Certains acteurs vont considérer le SI comme l’expression d’une stratégie d’entreprise permettant de développer un avantage concurrentiel important.
A l’inverse, d’autres vont relativiser son impact et considéreront que si le SI contribue bien à la performance de l’entreprise, il reste avant tout un outil, un facilitateur et non un créateur de richesses.
Ainsi, les choix technologiques peuvent faire la différence et favoriser le leadership dans des secteurs particulièrement sensibles au traitement de l’information. Le commerce en ligne, par exemple, se base sur une gestion de la logistique et de l’ensemble des éléments nécessaires à l’achat sur Internet qui nécessitent une infrastructure informatique qui est importante et spécifique. L’avantage concurrentiel se fonde alors en partie sur une organisation particulièrement efficace et singulière du SI.
Si certaines entreprises, comme Amazon ou Rue du Commerce, dépendent totalement de leurs choix technologiques, il ne s’agit cependant que de cas isolés. La plupart des entreprises utilisent des outils standards et cherchent avant tout à se prémunir contre le risque technologique.
Cette logique de normalisation n’est pas sans fondement, mais elle tend à annuler le facteur différenciateur du SI dans la performance. Dans cette optique, une entreprise ne recourt aux SI que pour en retirer un service dans un objectif purement organisationnel, comme elle le fait avec l’électricité ou le téléphone.
Des enjeux transversaux à maîtriser
Au final, dans la majorité des situations, les SI sont des supports à l’activité de l’entreprise et doivent permettre la réalisation de ses objectifs. Ils sont des leviers technologiques qui permettent d’améliorer la performance de l’entreprise et qui s’articulent avec l’ensemble des dimensions stratégiques de celle-ci.
Ainsi, les SI sont transversaux : ils touchent l’ensemble des activités de soutien ou de production, même s’ils ne sont pas nécessairement interconnectés. Au sein d’une même structure, il est possible d’avoir plusieurs systèmes d’information qui cohabitent sans pour autant communiquer.
En parallèle, les composantes matérielles deviennent plus performantes et les logiciels évoluent en permanence, ce qui provoque une incompatibilité parfois totale entre les différents SI. Il s’agit d’autant de causes qui favorisent l’hétérogénéité et engendrent un effet de contre-performance.
Les SI sont donc spécifiques à chaque structure et dépendent de nombreux facteurs, tant organisationnels qu’humains. Aussi, ils dépendent de la stratégie active ou passive de l’entreprise en matière de technologie de l’information et de la place qu’y joue l’informatique dans sa différenciation vis-à-vis du marché.
Pour chaque entreprise, l’enjeu de la gouvernance SI est à la fois de bénéficier d’une certaine standardisation des technologies utilisées et de répondre à ses besoins opérationnels propres, tout en optimisant sa compétitivité.
Et chez vous, quelle est la place du SI dans votre activité? Est-ce un soutien technique ou un appui à la compétitivité?